L’équilibre, mieux la représentation de toutes les provinces dans le gouvernement Ilunkamba publié lundi 26 août dernier, fait l’objet de revendication. Si le retardement de la publication de ce gouvernement samedi 24 août avait pour raison, entre autres, l’absence de trois provinces en son sein, ce problème ne semble pas bien réglé par le premier ministre et le président.
Alors qu’au Sankuru l’on doute de la ‘’sankurité’’ d’Irène Esambo et Okito Lutundula identifiés comme des Kusu du Maniema, au Kasaï on déplore qu’un ministère soit octroyé à cette province alors que le Grand Kasaï en a eu 16. Pour le député national Simon Mulamba qui le dénonce et crié à la discrimination, sa province aurait eu au moins 3 postes ministériels étant donné que le Grand Kasaï compte 5 provinces.
Le plus absent dans ce gouvernement c’est la province du Nord-Ubangi. Après la dénonciation de ses députés nationaux qui ont décidé de boycotté la cérémonie de son investiture, c’est le tour du professeur Adolphe Voto de le signifier par écrit au président de la République Félix Tshisekedi. Ci-après sa lettre ouverte :
Monsieur le Président de la République,
Qu’il me soit permis de venir par la présente, au nom des Congolais de la province du Nord-Ubangui, exprimer notre protestation au regard de l’injustice flagrante du fait de l’écartement de la dite province du gouvernement de la République, ceci, au mépris de la constitution qui recommande la représentativité provinciale.
Pour mieux saisir la portée de notre indignation, Permettez-moi de vous rappeler les faits suivants :
- Lorsqu’il s’est agit de tester les outils de la CENI pour l’organisation des élections qui ont abouti à la formation de ce gouvernement, le Nord-Ubangui a été choisi comme province cobaye, parce que identifié comme une province enclavée et présentant toutes les difficultés pour organiser les élections ;
- La dernière mouture du gouvernement a été renvoyée par vous-même à la veille de la publication pour réajustement, entre autres, pour raison de représentativité provinciale. Le Nord-Ubangui a été donc ignoré sciemment ;
- Je vous rappelle que les ressortissants du Nord-Ubangui ont toujours été victimes du ‘’code 32’’ par les régimes Kabila père et fils, depuis la destitution du Président Mobutu, les écartant au mieux de tous les postes de responsabilité pour se venger de Mobutu. Beaucoup ont été tués, d’autres incarcérés injustement jusqu’à ce jour;
- La ville de Gbadilite, qui a pourtant un aéroport international, n’est desservie par aucune compagnie aérienne, même pas par la compagnie nationale, Congo Airways ;
- Le barrage hydroélectrique de Mobayi Mbongo qui alimente la ville de Gbadolite en électricité a été abandonné sans entretien, paralysant les activités économiques et laissant la population dans le noir ;
- Aucun projet de développement n’est prévu par le gouvernement central pour la province du Nord-Ubangui, ni dans le cadre du programme des 100 jours que vous avez lancé dernièrement, ni dans les cinq chantiers.
Sur ce, nous voudrions vous rappeler que les populations du Nord-Ubangui sont des Congolais à part entière et ont les mêmes droits civiques que tous les autres et qu’il faille corriger urgemment cette grave faute, pour cette fois et pour l’avenir.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes très hautes considérations.
Professeur José-Adolphe VOTO