L’équipe gouvernementale du premier ministre Sylvestre Ilunkamba publiée le matin de lundi 26 août compte en son sein deux ministres issus du quota AFDC-A, plateforme politique anciennement membre du Front Commun pour le Congo (FCC). Ces deux ministres sont de l’aile dissidente dirigée par Néné Nkulu, elle-même nommée ministre d’Etat de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale.
Pourtant, le ministère de l’intérieur avait tranché, sous Basile Olongo, que seul le parti politique dénommé Alliance des Forces Démocratiques pour le Congo (AFDC) et le regroupement politique AFDC et Alliés dirigés par Modeste Bahati Lukwebo, étaient reconnus par lui. Aussi, un conseiller du président Félix Tshisekedi intervenant sur les antennes de la célèbre radio Top Congo FM, avait affirmé que le temps de dédoublement des partis et regroupements politiques est révolu avec le nouveau régime.
A voir les dissidents de l’AFDC-A, Néné Nkulu et Steve Mbikayi, entrer au gouvernement au détriment des vrais animateurs de ce regroupement politique n’implique-t-il pas implicitement le cautionnement du dédoublement des partis politiques par le nouveau régime ? Que s’est-il réellement passé pour que le président Félix Tshisekedi, pourtant opposé à cette démarche, cède aux pressions du FCC ?
Avec l’acceptation des dissidents de l’AFDC-A dans le gouvernement au détriment de ses vrais animateurs, Félix Tshisekedi ouvre la voie, non seulement au dédoublement des partis dont son propre parti l’UDPS a lourdement payé les frais sous Joseph Kabila, mais aussi à la jurisprudence. Il donne raison à ceux de ses détracteurs qui déclarent à longueur des journées qu’il n’a pas assez de marge de manœuvre vis-à-vis de son prédécesseur qui lui aurait ‘’donné’’ le pouvoir. Sinon, il se serait opposé, pour couper la poire en deux, à la présence de deux parties en conflit au gouvernement : pas de Bahati, pas non plus de Nkulu en entendant le dénouement de leur litige. Ce serait justice. Mais dommage !
Là, tout observateur constaterait que la logique du FCC, comme dans le passé, a primé sur le droit. Une façon de toujours narguer la République. Non sans raison, de la bouche de Me Théophile Tshikomba sur Top Congo, peu de jours avant la publication de ce gouvernement, les Congolais ont suivi l’avocat acquis à la cause des dissidents déclarer en guise de réponse sur une question de Thierry Kambundi au sujet du quota AFDC-A dans le prochain gouvernement ce qui suit : « …l’AFDC aura sa part comme prévu au FCC dans le prochain gouvernement et non les ‘’dissidents’’ qui ont suivi l’honorable sénateur Bahati Lukwebo. Monsieur le journaliste, les gens doivent apprendre que la loyauté, la fidélité doivent primer sur tout ».
Dans cette affirmation, il est bien clair que les caciques du FCC privilégient les sentiments que les principes de bonne gouvernance d’une nation fondés sur le respect de la constitution et des lois de la république. Sinon, après la saga à la Kardashian entre Nene Nkulu et Modeste Bahati, couronner la dissidente revient à primer la transhumance politique au profit de débaucheurs.
Nzakomba
