L’Eglise du Christ au Congo (ECC) réunit depuis le jeudi 22 août, à Kinshasa, ses membres qui siègent au Synode National Extraordinaire, premier organe de l’Eglise, pour la tenue d’une 18ème session extraordinaire qui a pour objectifs, la révision et harmonisation des textes réglementaires en vigueur qui ne cadrent pas avec l’esprit de ses rédacteurs ainsi que les ententes des fidèles et de la nation congolaise toute entière.
Ces travaux dont la clôture interviendra dimanche 25 août, à la Cathédrale du Centenaire protestant entendent jeter les bases d’une Eglise nouvelle et impersonnelle, fidèle aux valeurs du protestantisme.
Par ailleurs, selon le programme officiel, le début des travaux en plénière de ce synode extraordinaire est prévu, ce vendredi 23 août, toujours au Centre d’Accueil du Lycée Mgr Shaumba. Ces travaux ont été précédés, le jeudi 22 août, d’un culte d’ouverture et la réunion du Comité Exécutif National Restreint.
Cependant, il ressort des indiscrétions glanées dans les couloirs du Centre d’Accueil Mgr Shaumba de l’ECC, que la réunion du Comité Exécutif Restreint, sensée aplanir et passé en revue les recommandations de la 55ème session du Comité Exécutif National organisé en mars de l’année en cours, les amendements à apporter à la Constitution et au Règlement Intérieur de l’ECC, s’est soldée jusque-là par un échec.
Il appartient maintenant au Synode National, l’organe suprême de l’ECC, de s’approprier du dossier de la révision et de l’harmonisation des textes légaux devant régir les Communautés qui sont des membres constitutifs de l’union afin de mieux vivre ensemble tout en priorisant de l’unité dans la diversité en marchant d’un même pas.
A en croire nos sources, le principal obstacle serait, entre autres, l’opposition de certains présidents provinciaux à la limitation de mandats à un exercice de 6 ans, renouvelable une seule fois. Le seuil d’un âge minimum qui limiterait l’accession aux postes de commandement tant au niveau provincial que national, constitue aussi la pomme de discorde.
En outre, il sied de noter que c’est à l’initiative du nouveau leadership de l’ECC incarné, depuis deux ans, par le Révérend Docteur André Bokundoa-bo-Likabe, que ce synode national extraordinaire qualifié de refondation, a été convoqué conformément aux Résolutions de la 55ème session du Comité Exécutif National.
Pour plusieurs observateurs, les actes que posent, jusqu’ici, le successeur de Mgr Marini Bodho, président national honoraire de l’ECC qui avait fait temps et qui de fois ne respectait pas souvent les textes légaux de l’Eglise pendant près de deux décennies, traduit à priori, une certaine volonté de rupture avec les pratiques d’antan fortement critiquées, non seulement au sein de l’Eglise, mais aussi dans l’opinion tant nationale qu’internationale.
C’est le cas de citer, notamment, l’élaboration par le Révérend Docteur Bokundoa-bo-Likabe d’un plan d’action détaillé sur son programme de gouvernance qui augure la transparence dans la gestion de l’ECC durant son premier mandat de 6 ans, qui s’achèvera en 2023.
Un geste qui n’est, sans doute, pas apprécié des vieux routiers de l’ECC, entendez, des présidents provinciaux dont la plupart, ont concouru à la révision et/ou à l’interprétation des textes sur mesure pour s’éterniser à leur poste sans respect de la limitation de mandats.
Avec ces pratiques avilissantes et odieuses dans l’Église du Seigneur, d’aucuns s’interrogent sur la marge de manœuvre du Président National de l’ECC dans sa volonté d’apporter un souffle nouveau au sein de cette grande Communauté chrétienne qui compte près de 40 millions des fidèles en RDC.
A tout prendre, la tenue de ce synode extraordinaire place l’ECC est à la croisée des chemins. Elle devra, à l’issue de ces travaux, se positionner sur une orbite précise. Ce sera, soit, celle de la continuité de pratiques tant décriées des jours sombres qui avaient terni son image sur le plan tant national qu’international, des pratiques fortement controversées dans l’opinion, ou celle de la rupture, dont les fondements nouveaux d’une ECC, qui se veut Lumière du monde et Sel de la terre, seront jetés par les participants au 18ème Synode National Extraordinaire.
Dans tous les cas, le sort de l’ECC se jouera au cours des deux jours qui restent avant le 25 août, date de la clôture de son synode extraordinaire.
Les Pères dans la foi ont intérêt à tenir compte de la souffrance des fidèles, à travers eux, la nation congolaise qui a tant souffert de la dictature et réclame aujourd’hui, une gestion parcimonieuse et impersonnelle du patrimoine commun, Église, soit-il.
Si le « Libre-arbitre » est un mode de vie dans l’âme du protestantisme, les participants au Synode National accepteront-ils vraiment le principe de la non-limitation des mandats que soutiennent les présidents provinciaux de l’ECC et tous celles et ceux qui s’éternisent au pouvoir à la tête des institutions de l’ECC depuis des décennies ?
Scooprdc