Condamnation du journaliste Michel TShiyoyo à deux mois de prison avec sursis : verdict pour épargner le gouverneur Kabuya du ridicule

Le journaliste Michel Tshiyoyo, arrêté le mercredi 14 août dernier par l’ANR et vite présenté en procédure de flagrance devant le Tribunal de paix de Kananga, a été libéré ce vendredi 23 août après un procès-marathon. Le journaliste qui a livré cette information à Scooprdc.net, confirme qu’il est déjà chez lui à la maison. Seulement, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis.  Autrement dit pour faire simple, pendant ces deux mois, le journaliste doit s’abstenir à commettre une infraction pour éviter de purger cette peine à la prison.

Bien que le confrère soit libéré, ce qui était d’ailleurs le souhait de tout le monde étant donné que les faits infractionnels mis à sa charge n’étaient pas fondés, ce verdict  fait beaucoup rire même les moins juristes. « Une infraction d’incitation à la haine communautariste et à la rébellion, telle que soutenue par son accusateur, le gouverneur de province Martin Kabuya, et muée par la suite en propagation de faux bruits, n’a jamais eu deux mois d’emprisonnement comme barème de sanctions », rigole un juge de Kananga interrogé par Scooprdc.net. Et d’ajouter : « le dossier d’accusation étant pleinement vide, mes collègues se sont débrouillés pour sortir le gouverneur Kabuya du ridicule, mais aussi ne pas sanctionner injustement le journaliste ».

Pour rappel, le journaliste Michel Tshiyoyo s’est vu arrêter au bureau de l’Agence Nationale de Renseignement où il avait été répondre volontiers et bonnement à l’invitation du Redoc. Transféré le même jour au Parquet général, son dossier a été confié au Tribunal de paix où le Ministère public saisi par le gouverneur Kabuya, le poursuivait pour ‘’incitation à la haine communautariste et à la rébellion’’ pour juste avoir demandé, dans sa quête d’information, sur son mur Facebook, sur l’incident survenu entre deux autorités provinciales sans les citer, à Kalamba Mbuji, localité située à 250km au sud-est de la ville de Kananga, dans le territoire de Luiza (lire l’article de Scooprdc.net : « Arrestation du journaliste Michel Tshiyoyo à Kananga : l’UNPC s’insurge contre les méthodes hitlériennes du gouverneur Kabuya »).

Durant son procès, le journaliste a dû récuser un juge et l’officier du ministère public aperçus à la résidence du gouverneur-plaignant la veille du prononcé du jugement. Demande à laquelle le Tripaix a répondu favorablement en recomposant le siège (lire l’article de scooprdc.net : « Kananga : le journaliste Michel Tshiyoyo récuse les juges aperçus chez son bourreau le gouverneur Kabuya »). Aujourd’hui avec sa libération, les juges ont coupé la poire en deux : ne pas le sanctionner injustement et ne pas non plus ridiculiser le gouverneur de province qui s’embrouille dans la gestion de ses humeurs.

A ce dernier, les observateurs demandent de ne pas conduire les affaires de l’Etat avec la brutalité et sans état d’âme. Il devra aussi éviter de suivre les renards autour de lui qui l’induisent en erreur, à l’instar d’un certain Didier  Mukendi, son jeune frère et agent de la DGDA qu’il a fait son chargé de mission et qui l’aurait envoûté.

Innocent Olenga.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une