‘’Rébellion’’ à l’OGEFREM : bienvenue à la république des inconscients et des médiocres

Cette forte et dure réaction est d’un journaliste, ancien reporter senior de Digital Congo qui a vu défiler trois directeurs généraux à la tête de l’Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM) et qui a couvert les activités de cet établissement public depuis plus de dix ans. Donc, Pero Luwara qui se considère comme ‘’journaliste maison’’ est révolté de ce qui se passe au sein de l’OGEFREM et ne cache son amerture. Appuyant les travailleurs qui ont décrété un arrêt de travail ce mardi 20 août en guise de protestation contre la réintégration de certains agents et cadres licenciés pour détournement avéré, sur décision du vice-premier ministre intérimaire Azarias Ruberwa, Pero Luwara interpelle les décideurs politiques sur la décadence des entreprises publiques par eux-mêmes favorisée. Il invite vivement le président de la République à ne valoriser les antivaleurs en soutenant les détourneurs, ce qui est le contraire de son combat contre la corruption et les magouilles. Ci-dessous son post sur WhatsApp :

Dans une de ses publications devenues best-seller, l’ancien sénateur Mutinga avait intitulé un ouvrage, « la république des inconscients ». L’homme ne croyait pas si bien dire et pourtant, il faisait un vrai scan de la vie en République Démocratique du Congo et traçait de manière prémonitoire des événements à venir qui lui donneront malheureusement raison sur toute la ligne. Ce qui se passe à l’OGEFREM n’est ni plus ni moins qu’une confirmation malheureuse de ce constat.

Je me sens, à mon corps défendant, obligé de lever la voix, car la maison OGEFREM est une boîte que je connais très bien. Depuis plus de 10 ans, je suis reporter affecté à cette société, ayant vécu le beau jour de cette maison avec le Professeur Emile Ngoy, à qui je tire mon chapeau, j’ai assisté à la déchéance de l’OGEFREM avec des méthodes vraiment pas catholiques  de Anatole Kikwa. D’ailleurs à ce sujet, je suis cité comme renseignant et j’ai témoigné au Parquet dans l’affaire qui oppose le même Kikwa à son ancien DGA India Omari. Et aujourd’hui, j’assiste aux efforts inlassables que le DG Patient Sayiba fournit pour relever cette entreprise du gouffre dans lequel Anatole Kikwa l’avait plongé.

Venons-en aux faits qui ont conduit aux manifestations de ce jour. Il s’agit d’un groupe d’agents et cadres, renvoyés à juste titre, par l’actuelle direction de l’OGEFREM. De mémoire de journaliste, je me souviens d’un certain MOKO, véritable chef de file d’une bande mafieuse  mise en place au sein de cette entreprise. Le tout puissant MOKO avec ses complices, chassés de l’entreprise, avait, par quelle magie, le droit de recouvrer pour le compte de l’OGEFREM des sommes énormes qui prenaient une destination inconnue ! Des faits répréhensibles que mon avis. Le courageux Mirindi Batumike, dénonçait vigoureusement au point de devenir l’homme à abattre des anciennes autorités.

De l’audit mené par l’actuelle direction, le célèbre MOKO, avec la bénédiction de son mentor, et en complicité avec le groupe des agents chassés, a détourné près de 2 millions, je répète 2 millions de dollars américains de l’entreprise. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces sommes ont pris une destination inconnue alors que les agents de l’OGEFREM broyaient du noir sous Anatole Kikwa : arriérés des salaires, pas des soins médicaux, avantages coupés etc.

Au sortir de cet audit, une procédure administrative légale a été enclenchée à leur encontre, ce qui conduira à leur licenciement. Mécontents, ils introduiront un recours qui amènera l’employeur, le banc syndical et les concernés à un véritable « procès » administratif initié par le Premier Ministre Bruno Tshibala. Au terme de la commission vérité sur l’OGEFREM mise en place à la primature, le Chef du Gouvernement va donner raison à l’actuelle direction de l’entreprise et demander, dans une correspondance officielle, aux licenciés de saisir les cours et tribunaux parce que les griefs à leur charge étaient trop accablants. Ces derniers ont suivi le conseil et l’affaire est en pleine instruction devant les juridictions compétentes.

Mon étonnement a atteint son paroxysme de lire, via les réseaux, une correspondance du Président de la république, par son Dircab Vital Kamerhe, ordonnant la réintégration de ces hommes, pris en flagrant délit de détournement et licenciés à juste titre. Mon Dieu, même au Gondwana, le célèbre président fondateur n’agirait pas comme ça. Je ne m’explique pas que le Président prenne une décision aussi injuste qui, étonnement ne satisfait même pas le diable pourtant père de l’injustice.

Chantre de l’Etat de droit et de la lutte contre la corruption, sorti de l’école du peuple d’abord, quel message le Président veut-il envoyé dans ce dossier ? Dans quel état d’esprit le Président veut mettre les loyaux et honnêtes agents et cadres de l’OGEFREM ? Comment le garant du bon fonctionnement des institutions va-t-il expliquer son intrusion dans un dossier en pleine instruction devant les juridictions compétentes ? Je tremble et mon esprit foisonne des questions.

Mon questionnement vire à la colère quand je lis une certaine presse ce matin, des journaleux qui tentent de politiser l’affaire. Claude Pero Luwara, licencié en journalisme de l’IFASIC, je plains mes 5 ans passés à l’Université pour être appelé confrère de ces moutons noirs, ces ‘’tembe tembe’’ qui ramènent mon métier au caniveau, exercent ce travail sans aucun respect de l’éthique et de la déontologie, publient des articles sans aucun recoupement ni confrontation des sources, jettent de l’opprobre sur les vrais et bons journalistes de mon pays, parce qu’il y en a. Prof. Ekambo, Prof. Wawa, Fanfan Mubenga, ce n’est pas ce que vous m’avez appris.

Les journaleux inventent une histoire en parlant de l’actuel DG Sayiba comme d’un monsieur têtu, qui s’oppose au Président de la république. Ils parlent de l’insubordination en comparant la situation avec la ministre de portefeuille qui a fait la tête au président dans l’affaire des ordonnances à la Gécamines et ailleurs. Raccourci mal trouvé dans l’intention de nuire. Pauvre Patient Sayiba, son péché, c’est de vivre dans un pays où les antivaleurs prennent les pas sur les biens.

Malade depuis un temps, l’actuel DG n’est pas au pays. Depuis plus de deux semaines, il est en soin à l’étranger, l’homme ne sait même pas ce qui se passe à Kinshasa. Ses proches s’abstiennent de le tenir au courant pour ne pas mettre en mal sa santé. Alors par quelle magie instrumentaliserait-il ce qui s’est passé ce matin ? S’en prendre à Patient Sayiba c’est vraiment s’attaquer aux congolais rares épris de bon sens et de l’amour du pays et de bien faire.

Mon cris d’alarme est lancé à la présidence : monsieur le Président Fatshi, svp, ne primez pas les antivaleurs, ne découragez pas les rares bons fils de ce pays, svp, svp, svp, ne donnez pas une prime aux détourneurs des deniers publics, ce sera un très mauvais signal que vous enverrez.

Je crois avoir apporté ma contribution. Ici, je n’ai pas fait un article de presse, ce n’est pas le journaliste qui parle mais un fils du pays, un congolais qui veut que les choses changent dans son pays. Merci

  • Bendélé Ekweya té

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