Ce que les est-kasaïens et autres observateurs craignaient sur le choix du gouverneur Jean Maweja, candidat soutenu par le parti présidentiel, UDPS, est arrivé : l’apprentissage, la léthargie, l’inaction gouvernementale… Non sans raison, l’inexpérience politique et le niveau intellectuel de celui qui dirige actuellement la province jouaient à sa défaveur et continueront à jouer à sa défaveur étant donné que la gestion de la province n’est pas à confondre avec celle d’un comptoir de diamant.
Dans une lettre écrite le 15 août dernier au gouverneur Jean Maweja par le président de l’Assemblée provinciale, Yves Muamba Kadima, et dont copie est parvenue à Scooprdc.net et l’authenticité confirmée au média en ligne par l’expéditeur, le président de l’organe délibérant ne cache pas ses inquiétudes face à ce qu’il qualifie de la ‘’conjoncture socio-économique macabre de la province’’.
« Au vu de l’inexécution budgétaire 2019 due à la contre-performance ; à la non réalisation des projets ainsi que la non satisfaction des attentes de la population depuis votre accession à la tête de l’institution Gouvernement provincial et considérant qu’aucune activité de votre programme d’action n’est pas mise en œuvre pour l’amélioration des conditions socio-économiques de la province, en ma qualité de président de l’Instance représentant le peuple est-kasaïen, je me vois dans l’obligation après plusieurs recommandations verbales faites à votre égard, d’attirer votre attention au sujet des actions prioritaires à mener urgemment pour assainir tant soit peu la situation économique précaire de la population », peut-on lire dans cette correspondance de Yves Muamba Kadima à Jean Maweja Djunes.
Enumérant ces priorités en six points, notamment la promotion des mesures relatives à la sécurité alimentaire ; l’augmentation du taux d’accès à l’eau et à l’énergie électrique ; la construction et la réhabilitation des infrastructures routières, sanitaires et scolaires ; l’amélioration du climat des affaires par la recréation des activités économiques ; la lutte contre les maladies endémiques et à virus ; et l’amélioration du système éducatif, Yves Muamba estime que ces priorités ne sont pas à chercher ailleurs si ce n’est que dans le programme d’action présenté par le gouverneur Maweja lui-même et qui constitue sa boussole d’orientation des besoins sectoriels.
Comme conseil, le président de l’assemblée provinciale suggère au gouverneur de mettre au profit de l’intérêt général les recettes provinciales pour la réalisation des projets d’intérêt commun afin d’améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. D’autres recommandations comme l’observance du principe de la redevabilité des finances publiques, la restauration d’un Etat de droit par la lutte contre les tracasseries administratives, policières et militaires sur les opérateurs économiques, sont faites au gouverneur Maweya par Yves Muamba.
« Monsieur le gouverneur, il est temps après quatre mois au-delà d’un trimestre budgétaire de mettre en œuvre votre politique publique pour le développement de la province et répondre positivement et de manière urgente aux attentes de la population et ce pour éviter de compromettre l’avenir de la province du Kasaï oriental et vous rendre performant par rapport à l’acte d’engagement que vous avez pris avec la république », exhorte-t-il le gouverneur Maweja avant de conclure : « il n’est pas de bonne augure que les 100 jours du programme d’urgence du président de la république n’aient pas d’impact visible dans notre province, contrairement aux autres provinces où l’on remarque des chantiers ouverts ».
Le gouverneur Maweja va-t-il s’en sortir ? Pas impossible, estiment certains analystes qui lui recommandent de s’entourer des experts dans tous les domaines et qu’il fasse preuve de leadership. Mais s’il continue à confondre la gestion de la province à celle du bureau de son comptoir de diamant et à s’entourer des cousins et autres flatteurs à ‘’le corbeau et le renard’’, c’est la catastrophe pour le Kasaï oriental.
Georges Ilunga.