Taquin poétique de Jean Goubald Kalala à la Cour constitutionnelle : ‘’N’allez pas à cette Cour,  car il y a un loup en bas’’ 

Cri du cœur,  tel est le titre d’une poésie lyrique que l’article musicien et député national déchu Jean Goubald Kalala a trouvé comme véritable satire et pamphlet contre la Cour constitutionnelle et ses juges. Dans un style à Lafontaine,  il a glissé savamment les noms des coupables des juges jusqu’aux bénéficiaires. 

À lire ou en écoutant ces proses, l’on se rend compte que les tourments de la Cour constitutionnelle n’en finissent pas. Très subtile avec les mots,  l’artiste ou mieux l’auteur car il s’agit d’une poésie,  a rappelé l’épisode de monsieur Séguin avec Blanquette sa chèvre,  le bon pasteur avec ses brebis qui ne devaient jamais s’hasarder d’aller se gambader à travers n’importe quelle Cour, au risque de trouver un loup en bas, très ‘’ubulu’’ comme l’on dirait en Lingala,  ou ‘’kilombaa lomba’’ dans sa langue qui a la promesse de qui lui dit : « kangu dia » en dessous de table. Dans ce texte de l’élu du Mont-Amba bien qu’invalidé,  tout y est : l’art,  l’humour,  le satire,  le pamphlet,  la prosopopée, métaphore etc. 

Dans cette poésie lyrique, les initiés de la lecture et les cultivés peuvent facilement lier la lettre et le destinataire.  Car si Jean Goubald Kalala taquine ainsi la haute Cour,  il en va de sa frustration en tant qu’élu déchu injustement et qu’il n’est un secret pour personne que c’est un ministre sortant non élu qui a pris sa place à coup de billets verts. Ci-dessous le poème de Jean Goubald Kalala dans une vidéo qui circule sur la toile retranscrite par Danny Mangbau :

En son temps,  Jean de Lafontaine disait son amertume comme je le dis aujourd’hui.  Et comme lui,  j’ai écrit un texte :

N’allez plus jamais à cette Cour ;

C’est dans les mots que nous pensons ;

Et par le son que nous dansons ;

Nulle part l’envie de dénicher l’essence des noms ;

Nous avons fait danser dans les noms et dans le son ;

Comme la chèvre de Monsieur Séguin ;

Tout bon pasteur dirait à son troupeau ;

N’allez pas à cette Cour,  car il y a un loup en bas ;

Un loup furieux et turbulent,  ubulu,  bulu  comme on dirait en Lingala ;

Un loup insatiable et gourmand qui ne cesse de demander ;

Dans ma langue on dirait : kilombaa lomba toujours ;

Heureusement pour lui,  il a la promesse de qui lui dit : kangu dia en dessous de table ;

Cette table de toute gloutonnerie ;

De dessus,  comme de dessous,  n’est que corruption ;

Où toute esquisse de droit n’est qu’imposture et iniquité ;

Ils sont de noms dans les mots avons-nous compris ;

Communique le sens réel de choses ;

Une réalité pour elle, traduite ici,  par la pratique de l’indignité,  de la prévarication ;

Petits agneaux,  méfiez-vous des loups en bas de la Cour ;

Méfiez-vous des loups en bas de la Cour ;

Ils prennent parfois vos apparences,  mais ils ne sont nullement de vôtre ;

Ne faites pas comme Blanquette,  la chèvre de Monsieur Séguin qui s’y hasarda et ne revint plus jamais ;

Bon pasteur comme Monsieur Séguin,  moi je dis  à mes brebis : n’allez plus jamais à cette Cour,  il y a un loup en bas.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une