Dans une correspondance très kilométrique à fatiguer tout lecteur et datant de ce 27 juillet 2019, le professeur Nicolas Lokole Katoto Shungu s’adresse au président de la République Félix Tshisekedi pour solliciter l’implication de ce dernier dans le dossier d’insolvabilité qui l’oppose au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI). Mais au lieu de confesser son péché d’insolvabilité caractérisée vis-à-vis du FPI à qui il doit au moins 464.000USD de prêt contracté, le professeur patron des Etablissements Maison Lokole se met plutôt à diaboliser gratuitement le directeur général Patrice Kitebi auprès du chef de l’Etat et dans les médias en le présentant comme spoliateur de ses trois parcelles données en hypothèque. Le professeur se fait malignement passer pour une victime alors qu’en réalité c’est lui le bourreau, mieux le potentiel assassin de cet établissement financier de l’Etat par son insolvabilité.
« Les différends m’opposant au DG du FPI dont question dans la présente tirent leurs origines non seulement du crédit octroyé par son institution à mon projet en 2013 et dont les photos sont reprises en annexe, mais également des politiques, stratégies et pratiques d’accompagnement non orthodoxes et préméditées appliquées par l’intéressé à mon projet depuis son arrivée à la tête de ladite institution et ce, en préparation de ses actions de dépossession par spoliation de mes trois propriétés d’une part et d’autre part des manœuvres dilatoires utilisées par l’intéressé pour étouffer les plaintes introduites contre lui et son institution dans les Cours et Tribunaux de la place. Ceci lui permettrait de poursuivre son action criminelle contre ma personne », écrit le professeur Nicolas Lokole dans sa lettre à Fatshi.
Sans vergogne, le professeur économiste insolvable pense donner une leçon au chef de l’Etat en minimisant la formation académique du DG Patrice Kitebi alors qu’il n’est nullement un modèle de gestion. « A la lumière de ce qui précède, et avant de solliciter l’implication de votre Autorité, souffrez que je partage avec vous deux enseignements essentiels découlant de l’analyse du comportement susdécrit de mon compatriote, le DG du FPI Patrice KITEBI KIBOL. Le premier est que le plus grand ennemi de notre patrie et de son peuple est aujourd’hui le comportement irresponsable et antisocial de son élite. Le deuxième est que tant qu’il ne sera pas mis fin à la malgouvernance et à l’impunité qui constituent deux corollaires majeurs de l’absence de l’Etat de droit caractérisant la gouvernance de notre pays depuis son accession à la souveraineté nationale jusqu’à ce jour, la destitution humaine dont souffre vos compatriotes perdurera. En effet, détenteur d’une licence en Economie Rurale, après qu’il ait été viré, pour des raisons et dans des conditions connues de tous les Congolais du gouvernement du Premier Ministre MATATA PONYO où il s’était retrouvé à la tête du Ministère des finances, méritait-il d’être porté à la tête d’une institution aussi importante laquelle est chargée du financement de la promotion et du développement de l’industrie dans notre pays ?, se complaît d’écrire le professeur Nicolas Lokale.
Au FPI, on s’étonne qu’un professeur économiste de surcroît qui se vante dans sa lettre à Fatshi d’avoir étudié aux USA et d’avoir formé plusieurs milliers d’économistes et gestionnaires de haute facture qui ont fait la fierté de l’élite RD Congolaise et occupé des hautes fonctions parmi lesquelles celles de Président de l’Assemblée Nationale, Sénateurs, Députés, Premiers Ministres, Ministres, Vice-ministres, Directeurs Généraux et Directeurs Généraux Adjoints des entreprises publiques, Hauts cadres de l’Administration Publique, Hauts cadres des entreprises privées, soit lui-même incapable de gérer un projet conçu et présenté par ses propres soins comme bancable. « Nous comprenons pourquoi notre pays n’avance pas. Lorsqu’un maître prêche par un mauvais exemple, qu’en sera-t-il des élèves », s’indigne un haut cadre du FPI.
Sans gêne, le professeur Nicolas Lokole avoue avoir versé 10% de retro-commission à l’ancien comité à titre de pourboire, oubliant que corrompu et corrupteur sont tous punis par la loi. Aussi, ne se gêne-t-il non plus d’avouer qu’i a reconverti de son propre chef le projet initialement financé de l’érection d’une usine de presse d’huile d’arachide en celui d’érection d’une boulangerie pâtisserie, objet non concerné par le financement.
Tout économiste même encore étudiant en premier graduat formé par le professeur Nicolas Lokole s’étonnerait de voir son maître oublier le rôle que représente une hypothèque dans une telle transaction. « A la sûreté et garantie du paiement de toutes sommes en principal, intérêts, indemnités, frais accessoires, primes d’assurance, intérêts de retard et toutes autres obligations du présent contrat résultant du chef de l’emprunteur, celui-ci déclare affecter, en hypothèque, au profit du FPI qui accepte, les droits immobiliers sur les immeubles ….et les biens qui y sont attachés par destination ou incorporation », stipule toujours un article dans chaque contrat que fait signer le FPI aux promoteurs. Et la mention « en hypothèque, au profit du FPI », est toujours en gras.
Aussi, l’article qui suit généralement le précédent stipule : « En cas de d’inexécution par l’emprunteur des engagements contractés par lui, le FPI aura le droit de faire vendre le bien hypothéqué dans la forme des ventes volontaires… ; de faire vendre les biens remis en nantissement ». L’imminent professeur économiste avait-il lu correctement toutes ces dispositions ou s’était-il seulement contenté de prendre précipitamment cet argent qu’il a d’ailleurs affecté à autre chose sans lire les conditions du contrat ? Dans la première tout comme dans la deuxième hypothèse, si cela s’avère le cas, il y a de quoi se plainte de ce genre de professeurs.
« Il est clairement absurde que le professeur qui a contracté un prêt puisse penser que son âge de la retraite (65 ans) qu’il brandit et le fait d’avoir formé l’élite congolaise l’exemptent ou le délient de ses obligations contractuelles librement consenties. Ce n’est ni moins plus ni moins une escroquerie. C’est triste que professeur d’économie se présente en victime et diabolise le DG Kitebi alors que sa dette qui date de 2013 avait un délai de remboursement de quatre ans. Nous estimons qu’il pouvait épurer celle-ci au plus tard fin 2018. Chose qu’il n’a pas faite. C’est vraiment triste pour un économiste », s’indigne un haut cadre du FPI qui ironise en prenant le professeur Nicolas Lokole aux mots tel qu’il a lui-même écrit au président Fatshi : « Le plus grand ennemi de notre patrie et de son peuple est aujourd’hui le comportement irresponsable et antisocial de son élite… Tant qu’il ne sera pas mis fin à la malgouvernance et à l’impunité qui constituent deux corollaires majeurs de l’absence de l’Etat de droit caractérisant la gouvernance de notre pays depuis son accession à la souveraineté nationale jusqu’à ce jour, la destitution humaine dont souffre vos compatriotes perdurera ».
Ce qui est vrai, estime-t-on au FPI, le professeur Nicolas Lokole se serait inscrit dans la logique de plusieurs compatriotes qui pensent que l’on peut aisément bouffer l’argent de l’Etat et en rester impunis. Ces derniers ont développé le sens d’insolvabilité vis-à-vis du FPI qui, à l’avènement de Patrice Kitebi en décembre 2016, affichait au tableau des insolvables une somme de plus de 150 millions USD.
Mais le comité Kitebi qui s’est activé à faire rentrer le FPI dans ses droits, a, dans le premier temps, accordé un délai aux promoteurs insolvables pour qu’ils s’acquittent librement de leurs engagements, avant de confier leurs dossiers à un cabinet d’avocats privé pour des actions en justice en vue des recouvrements forcés. Le professeur Nicolas Lokole n’est pas le seul à subir le recouvrement forcé comme il veut le faire croire, ils sont nombreux. Pas plus que hier, l’avocat du FPI a dénoncé les manigances du Group KM Oil qui a obtenu auprès du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe le déliement de ses obligations vis-à-vis du FPI sous prétexte de cas de force majeure pour prétendument avoir été escroquée. Des astuces comme ça, les promoteurs insolvables du FPI les multiplient, y compris le professeur économiste Nicolas Lokole Katoto Shungu. Mais le rouleau compresseur du FPI ne s’arrêtera pas, confie un haut cadre de cet établissement. « Tous les insolvables seront traqués jusque dans leurs derniers retranchements », promet-il.
Agnelo Agnade.