Les réactions virulentes et vexatoires qu’ont suscitées les arrêts de la Cour constitutionnelle invalidant une trentaine des députés nationaux, ont poussé Scooprdc.net à braquer ses projecteurs sur les juges de cette haute cour. Surtout qu’ils sont accusés des antivaleurs de toute sorte : corruption, clientélisme, marchandage, immoralité sexuelle…
Aussi, depuis l’existence de la RDC, jamais une haute cour n’a été humiliée, ridiculisée et sabotée comme on l’a constaté ces derniers jours avec des manifestations successives de protestation devant son siège à la Place Royale dont la dernière avant la publication de cet article est le sit in nocturne des députés et sénateurs invalidés dans la nuit de jeudi à ce vendredi 21 juin.
Le média en ligne qui a enquêté sur le comportement de chacun de neuf juges qui composent cette Cour constitutionnelle, note ainsi que tous ne sont pas mauvais. Trois d’entre eux seulement sont des brebis galeuses. Ils se sont gravement compromis dans le traitement des dossiers des contentieux électoraux jusqu’à paraître comme des kamikazes. Ces trois juges sont malheureusement issus du quota du Conseil Supérieur de la Magistrature à la Cour Constitutionnelle. Pourtant c’est eux qui devraient prêcher par l’exemple étant donné qu’is sont les purs produits de la doctrine…
A ces trois juges, il faudra ajouter l’un des directeurs adjoints de cabinet du président de la Cour Constitutionnelle dans cette entreprise d’invalidation « malencontreuse et par tricherie » des députés nationaux, s’il faut emprunter les termes du président de la Cour Constitutionnelle, Benoît Lwamba (lire l’article de Scooprdc.net : Arrêts de la Cour Constitutionnelle : aveu tacite de Benoît Lwamba sur la corruption de ses juges !).
Selon les données recoupées par le média en ligne, la fiche signalétique de chacun se présente de la manière suivante :
1/ Jean Ubulu
Ce juge d’une soixantaine révolue, natif de Lubefu dans le Sankuru, est un ancien secrétaire permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Il est indexé dans le tripatouillage de recrutement des magistrats en 2010-2011. Ancien secrétaire adjoint de l’Intersyndicale des magistrats de la RDC [NDLR : regroupant Justice Indépendante (JUSI) et Syndicat Chrétien des Magistrats du Congo (SYNCHEMAC)], Jean Ubulu est réputé très faible devant l’argent et les femmes. Il investirait tellement dans ces dernières qu’il chercherait l’argent avec la bougie, s’il faut emprunter l’expression des Kinois.
Lorsqu’on parle de lui dans la magistrature, on le qualifie de l’homme dangereux aux dossiers sales et coureur des jupons. C’est sa chambre qui a invalidé le député Raphaël Kibuka (26.802 voix) en faveur de la juge en fonction Sylvie Ingele (496 voix). Cette opération se serait faite en échange des avantages corporels et pécuniaires, affirment plusieurs sources de Scooprdc.net dans les couloirs de la Cour Constitutionnelle.
2/ Noël Kilomba
Une cinquantaine révolue, ce juge a eu l’année passée un problème avec sa tête. Des symptômes qui s’apparenteraient à ceux de la folie, ont fait qu’il soit enfermé pendant 6 mois dans la maison avant d’être transféré en Afrique du Sud où il a été guéri miraculeusement. On raconte que c’est une maladie familiale à cause de leur intelligence excessive. Son petit frère qui avait le même problème de tête, aurait piloté un petit porteur sans être pilote…
Noël Kilomba est ainsi présenté comme le dauphin du président de la Cour Constitutionnelle Benoît Lwamba. Ce dernier qui va bientôt en retraite, démarcherait pour qu’il soit son remplaçant à la tête de cette juridiction. Ce qui fait que de tous les juges de la Cour, c’est lui son « pur petit », son homme de confiance. Seulement, l’argent est son seul maître. Dans le traitement des dossiers des contentieux électoraux, il refuserait les petits montants de 30 mille et 50 mille USD qu’on lui apportait, rapporte un de ses proches à Scooprdc.net, sa barre étant placée à 80 mille USD et plus !
Sur 13ième rue Limete en allant vers l’école Massamba, il érigerait un immeuble à 7 étages. Avec l’argent amassé, il aurait également acheté plusieurs jeeps pimpant neuf qu’il garde dans un endroit caché, selon toujours son proche collaborateur qui a reproduit à Scooprdc.net le discours tenu par Noël Kilomba : « les contentieux électoraux sont cycliques. D’ici là nous serons au chômage. Personne aura souvenance de la Cour constitutionnelle après la proclamation des résultats définitifs des législatives. C’est maintenant ou jamais qu’il faut bouffer ».
3/ Funga Molima Prince Evariste
Identique ! Comme pour ses deux collègues, la plus grande faiblesse de ce juge c’est doublement l’argent et les femmes. Dans le traitement des contentieux électoraux en cours, le dossier qui le salit gravement est celui de l’invalidation du député Samuel Mbemba, débarqué de l’Assemblée nationale au profit de Mamie Mujanyi Kalonji beaucoup connue sous le nom de Mamie Free box, propriétaire d’un débit de boissons qui porte le même nom. Le pauvre intimidé au téléphone, a été même enlevé nuitamment devant sa parcelle et séquestré par ses ravisseurs qui restent inconnus jusqu’à ce jour. Beaucoup de choses se racontent sur le repêchage injuste de cette dame.
4/ Pitchou Kahozi
Lui n’est pas juge, mais plutôt directeur de cabinet adjoint du président de la Cour Constitutionnelle. Mais son influence au cabinet est plus grande que celle de son titulaire, rapporte-t-on à Scooprdc.net. Neveu au président de la cour Constitutionnelle Benoît Lwamba, cet ancien avocat radié du barreau pour immoralité juridique, serait, non seulement l’homme à tout faire, mais également de tous les coups de son oncle Lwamba.
D’après les indiscrétions de la Cour, beaucoup de juges se seraient plaint de son comportement surtout de son interférence dans les dossiers judiciaires. Mais son oncle le laisserait faire pour une dette morale qu’il aurait envers lui (il aurait perdu sa carrière d’avocat à cause des dossiers sales de son oncle). Ainsi très proche du président de la Cour Constitutionnelle, on l’accuse dans le monde de la magistrature d’être à l’origine de tripatouillage des mises en place des magistrats au niveau du Conseil Supérieur de la Magistrature que préside son oncle. Les listes des magistrats transmises par la Cour de Cassation pour l’affectation des magistrats, subiraient ses modifications dues au marchandage.
Ce qui fait que par cette pratique, il y a trop de magistrats à Kinshasa qui sont hostiles aux permutations alors que les provinces entières en manquent. Par exemple, à la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, plate-bande à choux gras enviée par les toges noires, il y a plus de 70 magistrats ! D’autres y ont fait plus de dix ans !
Pitchou Kahozi serait impliqué dans l’invalidation de Raphaël Kibuka en faveur de Sylvie Ingele dont on dit être sa copine. Il est également cité dans d’autres dossiers où il aurait influencé négativement. Mais son oncle qui le garde ne s’est pas servi de la leçon de sa retraite anticipée après les élections de 2006 à cause de la mauvaise gestion du contentieux électoral. Visiblement c’est le même discrédit qui risque de le rattraper après les élections de 2018.
D’après certains juristes qui ont échangé avec Scooprdc.net, dans d’autres cieux, lorsque des soupçons de corruption pèsent sur des hauts magistrats, ces derniers sont obligés de démissionner par honneur ! Malheureusement ce n’est pas le cas en RDC malgré tous les scandales des juges !
Agnelo Agnade.