Opération zéro Mbororo en Haut-Uélé : la population était dans la rue ce vendredi !

Les organisations de la société civile de la province du Haut-Uélé ont organisé, ce vendredi 14 juin, une marche de protestation assortie d’une journée ville morte à Isiro. Elles exigent l’extirpation des éleveurs Mbororo. Sans mâcher les mots,  elles accusent le Gouvernement de la république de ne prendre aucune mesure face à l’insécurité des populations causée par ces bergers nomades venus du Sud-Soudan.

Dans leur mémorandum qu’ils ont déposé auprès du vice-gouverneur, ces organisations mettent en garde le gouvernement si rien n’est fait d’ici 30 jours. Pour ce collectif de la société civile, les autorités de la république se rendent complices par leur léthargie des toutes les exactions que commettent ces Mbororo. La population accorde ainsi un mois pour que les autorités tant provinciales que nationales agissent, en faisant respecter la loi sur l’immigration en RDC en vue de retourner chez eux sans autre forme de procès ces éleveurs immigrés clandestinement.

« …Les exactions, les assassinats, les pillages, les viols, le braconnage, les ravages des champs et le terrorisme sont les raisons qui nous condamnent en tant que principales victimes et citoyens congolais, à lancer sur toute l’étendue de la province du Haut-Uélé, à travers la marche pacifique et la ville-morte de ce jour, l’opération zéro Mbororo. Nous nous faisons le devoir de vous informer qu’au cas où dans un délai de trente jours, nous constaterons le laxisme du gouvernement de la république à donner réponse favorable à nos recommandations, l’opération zéro Mbororo se poursuivra de façon permanente par d’autres actions citoyennes et draconiennes jusqu’au départ du tout dernier Mbororo de notre territoire et ce, dans une logique d’auto-prise en charge et d’autodéfense populaire.. », lit-on dans ce mémorandum.

Ces menaces à peine voilées de la population du Haut-Uélé doivent interpeller les autorités congolaises au plus au point. Car dans leur mémorandum, la société civile de cette province n’a pas oublié de faire référence au Nord-Kivu, partant de l’opération turquoise jusqu’à ce jour, de refoulement répétés et dans de conditions inhumaines des congolais dans certains pays limitrophes.

La poudre étant déjà dans le canon, le gouvernement de la république n’aura pas d’excuse au cas où la situation dégénère. Déjà sur place, le vice-gouverneur Christin Pitanga leur a promis de transmettre sans faille à qui de droit leurs revendications qui dépassent le niveau provincial. Pour sa part, le gouverneur Christophe Baseane Nangaa qui séjourne à Kinshasa, s’est entretenu récemment avec le directeur de cabinet du président de la République sur cette question des Mbororo qui paraît comme une épine sous le pied de la population du Haut-Uélé.

Nzakomba

 

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une