Le Kasaï central est secoué ces jours-ci par une montée des cas de justice populaire. Des scènes de vengeance caractérisées par la lapidation et la mise à mort des personnes par le feu qui, au début étaient motivées par la recrudescence de cas de vol nocturne, se sont amplifiées par le phénomène récent d’atrophie ou perte des sexes masculins. En effet, depuis deux semaines, les gens rapportent que des hommes perdent la grandeur ou complètement leurs sexes après qu’ils se soient serrés la main avec d’autres.
Ainsi, dans un communiqué officiel ce jeudi 12 juin 2019, le gouverneur de cette province Martin Kabuya Mulamba, au terme d’un conseil de sécurité attire l’attention de la population sur les conséquences de cette pratique. « Le conseil de sécurité constate avec regret que les victimes de ce phénomène ainsi que la population voisine recourent malheureusement à des pratiques malsaines de vengeance et de justice populaire allant jusqu’à la lapidation et la mise à mort par le feu des présumés auteurs, au mépris du principe de présomption d’innocence », peut-on lire dans ce communiqué.
Le numéro 1 du Kasaï central recommande formellement d’utiliser les voies légales, notamment l’arrestation et le transfert des présumés auteurs vers les instances judiciaires.
Pour rappel, mardi 11 juin dernier, deux personnes soupçonnées d’atrophie ont été brûlées vives notamment à Lukonga, une des communes de Kananga et dans le territoire de Demba, à près de 65 km du chef-lieu du Kasaï central. Ce qui fait au total plus de 10 personnes victimes de justice populaire depuis le début de l’année.
Van Frédéric Tshilanda