Comme pour l’ordonnance nommant le premier ministre Sylvestre Ilunga dont il a reproché l’évocation de l’Accord FCC-CACH dans le préambule alors que celui-ci n’a aucune valeur juridique ni constitutionnelle, le député national Henri-Thomas Lokondo n’a pas gardé sa langue dans la poche pour dénoncer la violation de la constitution par le président Félix Tshisekedi dans ses deux ordonnances nommant les mandataires à la Gécamines et à la SNCC. Non seulement qu’elles vident ces deux sociétés de leur caractère national vu l’appartenance ethno-tribale des personnes nommées, mais elles violent également l’article 81 de la constitution.
« Je ne suis pas contre ceux qui ont été nommés. Il s’agit d’ailleurs des personnes compétentes. Cependant, il faut faire les choses selon les règles de l’art. Et ce n’est pas qu’on est contre ce que fait le Chef de l’Etat. Mais il faut bien faire les choses en respectant strictement et rigoureusement la Constitution et les lois de la République. C’est cela l’Etat de droit. Je le dis de manière impartiale et désintéressée », précise d’entrée de jeu l’élu de Mbandaka dans son franc-parler pour éviter tout malentendu dans une interview lui accordée par Radio Okapi.
Selon Henri-Thomas Lokondo, les dispositions de l’article 81 de la Constitution ont été intentionnellement violées et il n’y avait pas péril en la demeure pour violer cet article qui exige que ces nominations soient délibérées en conseil des ministres et contresignées par le Premier ministre, chef du gouvernement. Pire, s’étonne l’élu de Mbandaka, ces ordonnances sont prises sans faire référence à la Constitution qui est le fondement de tous les actes juridiques du chef de l’Etat. La tricherie c’est lorsque ces ordonnances stipulent qu’elles sont prises sur proposition du gouvernement. « Lequel ? », s’interroge Henri-Thomas Lokondo parce celui de Tshibala est démissionnaire et celui de Ilunga n’est pas encore entré en fonction !
« En notre qualité de législateur, nous avons l’obligation morale et politique pour dire que le Chef de l’Etat doit se faire bien entourer, sinon ça sera le commencement de la fin de l’Etat », déclare Henri-Thomas Lokondo qui, comme pour l’ordonnance nommant le premier ministre, invite Félix Tshisekedi à faire beaucoup attention avec les actes qu’il prend pour ne pas tomber dans le piège. Et pour cela, il exhorte le cabinet du chef de l’Etat à bien faire son travail.
Du coup, par ces fautes juridiques commises par le président Félix Tshisekedi, beaucoup d’observateurs se demandent si le collège des conseillers juridiques est mis à contribution dans la rédaction des ordonnances. Si c’est non, il faudra désormais le faire. Si c’est oui, alors c’est grave, il faut trouver d’autres compétences.
Owandi.