Si les uns comme Constant Mutamba, président de la NOGEC, attaquent juridiquement, à tort ou à raison, les ordonnances du président Félix Tshisekedi nommant les mandataires à la Gécamines et à la SNCC, pour violation de l’article 81 de la Constitution, la jeunesse congolaise pour sa part, s’indigne de la tranche d’âge et surtout de la qualité des personnes nommées. Beaucoup de jeunes ont réagi et continuent de réagir dans les réseaux sociaux pour fustiger les choix du président de la République. « Fatshi ne doit pas transformer les institutions de la république en des lieux d’encadrement des personnes de troisième âge », grognent les jeunes sur Whatsapp.
Très révolté, Patrick Muzingu s’interroge : « Il n’y a donc pas un âge requis pour être retraité en RDC ? Si donc les vieux qui avoisinent les 80 ans sont nommés, Où est la place des jeunes dans tout ça ? ». Appuyé par plusieurs autres jeunes dont les commentaires vont dans le sens de critiquer les choix de Félix Tshisekedi, Patrick Muzingu remarque : « à voir ce qui se passe, on se rend bien compte que ce sont les mêmes noms qui doivent toujours revenir tous les temps comme si la RDC n’est peuplée que des mêmes personnes. N’y a-t-il pas d’autres congolais capables d’assumer ces responsabilités à part ceux qui ont détruit et volé ? C’est une honte pour cette république qui utilise ceux qui ont échoué hier pour la réussite de demain ». Et de conclure : « nous jeunes, sommes sacrifiés par d’autres jeunes Joseph Kabila puis Félix Tshisekedi ».
Les jeunes trouvent fallacieuse la raison d’expérience souvent évoquée et qui défavorise leurs recrutements. « Où est-ce que nous allons acquérir cette expérience si nous sommes tout le temps écartés des lourdes responsabilités ? Yuma a-t-il commencé sa carrière, vieux pour ensuite finir jeune ? Et Kyungu wa Kumwanza ? Et les autres ? », vocifèrent-ils dans plusieurs groupes WhatsApp jusqu’à estimer que ces nominations reflètent plus les intérêts personnels que ceux de la nation qui est elle aussi sacrifiée comme toujours par des politiciens congolais véreux.
« Comment pouvons-nous, nous congolais, marcher la tête droite lorsque nous fournissons des efforts pour sauter une rivière et finir dans un océan ? La route que nous empruntons aujourd’hui n’aura comme destination que celle que nous avons empruntée hier, rien de changé. C’est regrettable », lisons-nous comme réactions des jeunes face aux nominations de Félix Tshisekedi. Ce dernier est-il mal conseillé comme le pensent certains ? Difficile pour l’instant de l’affirmer ou infirmer.
Mais il y a lieu de faire remarquer que le tout premier ministre de Joseph Kabila, le patriarche Antoine Gizenga, avait 81 ans à l’époque de sa nomination. Il a fait une année, 9 mois et 10 jours avant de démissionner pour raison de l’âge. Le premier ministre de Félix Tshisekedi, Sylvestre Ilunga a 73 ans. La logique banalement simple des jeunes les pousse à croire que pour avoir un premier ministre d’une trentaine d’année nommé par un président de la république entrant, il faut attendre 2038, étant donné que les âges des premiers premiers ministres de Joseph Kabila et Tshisekedi vont décroissants.
Agnelo Agnade.