Suspendus depuis 2016 à la suite de l’insurrection des miliciens Kamuina Nsapu, les travaux du barrage Hydroélectrique de Katende devront reprendre au début du mois d’août 2019. C’est une annonce du gouvernement provincial du Kasaï central à l’issue d’un conseil des ministres présidé par Martin Kabuya Mulamba Kabitanga, nouveau gouverneur de cette province, lundi 03 juin, à Kananga.
La réussite des travaux de la construction du barrage de Katende est une des grandes attentes de la population du centre de la RDC qui vit depuis des décennies dans le noir et qui souhaite par là avec le nouveau régime voir la reprise de la vie et l’industrialisation. Dans le compte rendu de cette réunion, le gouvernement provincial annonce l’arrivée à Kananga d’ici le 23 juin d’une équipe d’ingénieurs de la société chargée de la relance de travaux, une relance que l’on confirme « au début du mois d’août ».
Les travaux du barrage hydroélectrique de Katende s’effectuent depuis plusieurs années sur la rivière Luluwa, à plus de 70 km de la ville de Kananga dans le territoire de Dibaya. Depuis la pose de la première pierre il y a plus de dix ans, les travaux de cette chute n’ont pas atteint la vitesse de croisière et des promesses de plusieurs gouverneurs qui se sont succédés à la tête de l’exécutif provincial se sont enchaînées.
Bien avant Kabila, sous Mobutu, ce projet Barrage Katende a fait couler beaucoup d’eau sous le pont sous leadership de Gilbert Tshiongo, à l’époque PDG de la Regideso, chapotant en même temps la prestigieuse ASBL CODESKO (Conférence pour le Développement Socio-économique du Kasaï occidental). Dans cette entreprise, il était appuyé par son frère du Kasaï oriental, Jonas Munkamba, PAD de la Miba chapotant lui aussi la CODEKOR (Conférence pour le Développement du Kasaï Oriental). Des collectes des fonds avaient été réalisées. Mais tout simplement il n’y avait pas de volonté politique du régime Mobutu. Kabila fils qui a manifesté la volonté de sortir les Kasaïens de l’obscurité, n’a pas eu non plus le cœur à la tâche. Le vote-sanction des Kasaïens à son endroit en 2011 en serait la cause majeure.
Dans l’expectative, les centre-Kasaïens voudraient voir se réaliser ce projet sous l’impulsion du nouveau leadership au sommet de l’Etat avec un fils de l’espace kasaïen. Pour ce faire, déjà à Kinshasa, le journaliste John Ngombwa se bat bec et ongles pour réveiller la conscience des leaders kasaïens en vue de créer un lobbying très fort susceptible d’obtenir ce barrage. Il a créé un groupe de réflexion sur Whatsapp dénommé « Mpindiewu Barrage Katende », entendez « Maintenant le Barrage Katende » pour mobiliser tous les « grands » du Kasaï. Pour ce journaliste, ce maintenant ou jamais. Si Félix Tshisekedi, fils du Kasaï ne fait rien pour ce barrage de Katende, alors il faut complètement oublier ce projet.
Pour le gouverneur du Kasaï central, Martin Kabuya, qui est intervenu dans les discussions, sans électricité, aucun développement n’est envisageable à court, moyen ou long terme. « Ma joie est grande parce que les Centre Kasaïens ont pris conscience. A la veille de ma première descente, l’Ambassadeur Balumuena et moi avions reçu la délégation Indienne venue rencontrer le Chef de l’Etat pour la reprise de travaux. Depuis cette rencontre, je peux vous dire que je suis très impliqué dans la relance de travaux de construction de la Centrale hydroélectrique de Katende. Selon les dernières indiscrétions, très bientôt, les travaux vont reprendre avec de nouveaux Bailleurs, parce que le Gouvernement Modhi pose beaucoup de conditionnalité de reprise de travaux et cela, avant la mi-septembre. Bien à vous et croisons les doigts », déclare-t-il.
Démontrant l’importance de l’énergie électrique dans la province pour le boostage de l’industrie, l’ancien gouverneur Hubert Kabasubabo soutient que « le gisement de Nickel (QUI EST AUSSI UN PRODUIT MAJEUR DANS LA BATTERIE DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE), de Chrome (aussi stratégique que le cobalt) ne peut pas être exploité sans électricité. Mais, il y a aussi les projets structurants comme la cimenterie, la sucrière (terre hyper-fertile pour la canne à sucre à Dibaya) et surtout l’électrification du chemin de fer Ilebo-Mwene Ditu ». Van Fréderic Tshilanda et Georges Ilunga |