RDC-Contrats chinois : faut-il arrêter ou continuer ?

Cette question posée par Scooprdc.net interpelle, non seulement le nouveau président de la République Félix Tshisekedi, mais aussi tout Congolais épris des valeurs de transparence mais surtout de bonne gestion, au regard de l’exécution du programme sino-congolais intervenu en avril 2008 entre le gouvernement congolais et un groupe d’entreprises chinoises. En effet, à la réplique à l’article du média en ligne intitulé « Contrats chinois : combien Exim Bank a-t-elle déboursé ? Fatshi interpellé », Moïse Ekanga, coordonnateur du Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais, a révélé le montant  de 2,467 milliards USD sur les 6,2 milliards USD convenus entre le Gouvernement Congolais et le consortium d’entreprises chinoises.

Ce montant décaissé jusque fin 2018, soit pendant dix ans de la convention, représente 39,7% du montant total. A analyser la ventilation faite par Moïse Ekanga, sur les 3 milliards USD qui devaient servir à la construction des infrastructures (routes, hôpitaux, écoles…), rien que 768 millions USD ont été octroyés par Exim Bank of China, soit un taux de décaissement de 24,6%. Que ce soit pour le décaissement général ou particulier pour les infrastructures, le taux d’exécution est largement en dessous de la moyenne.

Mais c’est le faible taux de décaissement en ce qui concerne les infrastructures qui inquiète beaucoup. D’autant plus que l’objet premier du régime de Joseph Kabila en recourant aux Chinois était la modernisation du pays au travers de ces nouvelles infrastructures pour finalement booster le développement de celui-ci. Cependant, personne ne peut contredire le média en ligne qu’avec ce taux de décaissement de 24,6% en dix ans, cet objectif n’a pas été atteint et l’échec du programme est cuisant.

Or, le gage en minerais offert par l’État congolais, soit 10 millions de tonnes de cuivre et 6 millions de tonnes de cobalt, vaut énormément en valeur monétaire que les 6,2 milliards USD capricieusement à décaisser par la partie chinoise. Et pourtant, les données fournies par Moïse Ekanga à Scooprdc.net démontrent que la Sicomines, cette joint-venture entre la Gecamines et le consortium d’entreprises chinoises pour exploiter le cuivre et le cobalt mis en gage en vue de rembourser le prêt contracté auprès d’Exim Bank of China, a commencé depuis 2016 à payer cette dette. Et le montant compilé de trois ans (2016, 2017 et 2018) donne le montant de 692 millions USD déjà remboursés. A voir ce remboursement, il appert que l’on est près du financement d’Exim Bank destiné aux infrastructures : 738 millions USD. Il ne reste que 46 millions  et quelques intérêts à payer.

Ce qui pousse à penser à la revisitation de cette convention entre le Gouvernement Congolais et le consortium d’entreprises chinoises. Non sans raison, même la Sicomines sensée exploiter les minerais mis en gage pour le remboursement des prêts d’Exim Bank, n’a pas reçu la totalité de son investissement de l’ordre de 3,2 milliards USD. La banque chinoise n’a octroyé que 1,738 milliards USD, soit 57,6% comme taux de décaissement.

Ce qui apeure maintenant dans ces contrats chinois, ce que la Sicomines qui exploite depuis novembre 2015 le cuivre et le cobalt, exporte ces minerais à l’état semi-brut contrairement aux dispositions de la convention qui recommandent leur raffinage sur place au Lualaba à 99,9%. Donc, l’exportation de ces minerais à l’état semi-brut représente un manque à gagner énorme pour la RDC en valeur monnaie réelle et la convention donne ainsi les allures d’un contrat léonin. D’où une vive interpellation à Fatshi, car ça va de l’intérêt de la nation.

  • Bendélé Ekweya té

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