Contrairement à toutes les années antérieures, le Mouvement du 17 Mai (M17/aile Kikukama) a décidé de passer le 17 mai de cette année 2019 dans la méditation. Pourtant, cette journée commémorative de la révolution marquant la chute du régime de 32 ans de feu maréchal Mobutu Sese Seko, a été une occasion pour ce parti pro-Kabila père de rappeler pendant tout le règne de Kabila fils, les acquis de trois ans de pouvoir de celui que tous les Congolais ont appelé affectueusement Mzee Laurent-Désiré Kabila.
Roger Mabila, secrétaire national en charge des institutions qui s’est confié à Top Congo FM, a déclaré ce qui suit : « contrairement à nos habitudes, nous avons préféré donner le message à toutes nos fédérations d’observer cette journée dans la méditation et dans la prière. Vous avez vu après l’organisation des élections qui ont été chaotiques et avec tous les problèmes et les réclamations qui ont découlé de ces élections, et après ses cent jours passés, qu’on n’a pas encore le gouvernement au pays. On ne sait pas encore l’orientation politique de nouvelles institutions, c’est pourquoi le responsable du parti du 17 Mai a préféré observer cette journée dans la méditation et voir comment orienter les activités dans les jours à venir ».
Lui-même Augustin Kikukama, président national du M17 est silencieux depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir. Il ne critique ni loue le nouveau président de la république. Centriste, le parti d’Augustin Kikukama n’avait jamais applaudi Joseph Kabila à qui il reprochait de s’être écarté de la vision de Mzee Laurent-Désiré Kabila, de mal gérer le pays et d’entretenir les antivaleurs, notamment la corruption et l’impunité. Et pour éviter l’autoritarisme du président de la République qui ne répond d’ailleurs pas malheureusement devant le Parlement des actes posés par le Gouvernement bien que c’est lui qui en donne l’impulsion et parfois décide, Augustin Kikukama a toujours préconisé que la RDC passe du régime semi-présidentiel à celui de «totalement parlementaire» pour le bon fonctionnement du pays. Il n’a cessé de soutenir que le régime semi-présidentiel a lamentablement échoué.
Georges Ilunga