Depuis son acte de courage, mieux d’audace caractérisé par son refus de convoquer la plénière pour l’organisation de l’élection du gouverneur de province du Sankuru, laquelle devait en principe plébisciter Lambert Mende, candidat unique, le président de l’Assemblée provinciale Benoît Olamba s’est fait la bête noire des partisans et autres disciples de ce dernier. Sur les réseaux sociaux, surtout dans des groupes WhatsApp où ils interviennent, les « mendéïstes » ne l’aménagent nullement.
Traité de tous les noms d’oiseaux de mauvaise augure, l’élu de Katako-Kombe est considéré comme personae non grata pour avoir commis le crime de lèse-majesté, en osant s’ériger en obstacle face aux intérêts de « Tata Nzambe », Dieu le père, comme certains sankurois aiment appeler Lambert Mende. D’où, pour cette « témérité démesurée », Olamba devra payer, d’une façon ou d’une autre, jurent tous les lieutenants de l’ancien porte-parole du gouvernement et ministre des médias et communication.
D’une façon ou d’une autre, c’est aussi cette spectaculaire requête de contentieux électoraux contre lui au Conseil d’Etat où il serait menacé d’invalidation. Il n’est pas seul, une autre cible d’invalidation c’est le député provincial José Onadambo. Tous deux sont du Front Commun pour le Congo, l’un du PPRD et et l’autre du Palu. Le Conseil d’Etat a enregistré leur dossier dans une même requête qui, dit-on, aurait été introduite par le Rassop de Joseph Olenghankoy.
En effet, cette action judiciaire au Conseil d’Etat enregistrée sous RTA 062 énerverait le Droit, d’après les avocats de deux députés provinciaux, d’autant plus qu’elle tombe comme un cheveu dans la soupe et que l’arrêt de la Cour d’appel de Lusambo évoqué par le Conseil d’Etat pour fonder cette prétendue requête du Rassop, n’aurait jamais existé. Plus grave, Benoît Olamba et José Onadambo, soutiennent leurs avocats, n’ont jamais été notifiés d’une quelconque procédure à leur endroit au premier degré, ni notifiés d’un quelconque arrêt de la Cour d’appel de Lusambo. Autrement dit, ils n’ont jamais comparu au premier degré.
« Aucun de nos deux clients précités n’avait comparu au premier degré. Personne n’a reçu notification de la tenue de l’audience au Conseil d’Etat », déplore Me Clovis Omba, l’un des avocats de ces députés provinciaux sous menace d’invalidation, qui s’est confié à Alternance.cd. D’après ce média en ligne, l’avocat dénonce ce qu’il considère comme une violation flagrante et suicidaire du droit de la défense, dictée par des considérations politiques de certains leaders sankurois qui en veulent au président de l’Assemblée provinciale du Sankuru. L’un de ces leaders cité ouvertement par les proches de Benoît Olamba, c’est le sénateur Moïse Ekanga qui gérerait les dossiers judiciaires et contentieux électoraux du PPRD au Sankuru et qui n’aurait juré que par la déstabilisation politique de l’ancien ministre provincial des finances du gouverneur Berthold Ulungu qui a osé « importuner » Etshuka alias « Ngelo », Yombombo ou encore « Tata Nzambe ». Voulant à prix avoir sa tête, certains mendéïstes commencent même à réclamer l’audit de sa gestion entant qu’ancien ministre des finances du Sankuru, comme l’Assemblée provinciale de Kinshasa l’a fait avec Guy Matondo.
« Benoît Olamba est victime de sa bonne volonté de voir respecter l’arrêt du Conseil d’Etat retournant le candidat Stéphane Mukumadi dans la course au gouvernorat du Sankuru. C’est aberrant que ce même Conseil d’Etat visiblement manipulé par des mains noires, veuille sacrifier celui qui a défendu son arrêt au Sankuru et a exigé son application ! », s’étonne un proche du président de l’Assemblée provinciale que d’aucuns ont déjà surnommé « Héro du Sankuru ». Et de demander au président de cette haute cour, le professeur Félix Vunduawe Te Pemako, d’être beaucoup regardant dans ce dossier, lui qui tient à ce que le Droit soit correctement dit.
Agnelo Agnade.