Polémique autour de la dette bancaire laissée par Kimbuta : Que valent 18 millions USD en douze ans par rapport à 1,2 milliards USD d’investissement non rétrocédés à la province par le gouvernement central ? 

Depuis que Guy Matondo, ministre des finances de gouvernement Kimbuta, est dans le viseur de la nouvelle Assemblée provinciale qui donne des coups de bêche pour exhumer les failles de la gestion de douze ans d’André Kimbuta à la tête de la ville de Kinshasa, ce dernier est victime des tirs à boulets rouges. Des commentaires vont bon train dans tous les sens sur les 18 millions USD de dette qu’il a laissée auprès de trois banques.

Mais selon ses proches qui se sont confiés à Actu30.info, il faut éviter aux Kinois une perception stroboscopique de douze de gestion de la ville de Kinshasa par le gouverneur André Kimbuta. « Il peut y avoir des failles étant donné qu’il est humain, mais il ne faut pas perdre de vue que l’ex-gouverneur André Kimbuta a su tenir, tant bien que mal la capitale congolaise en bonne posture, malgré la démographie eschatologique, passant d’environ 3 millions à 2006 à plus de 12 millions aujourd’hui », déclare l’un de ses proches.   

Il explique que tout au long de son règne à la tête de la Ville de Kinshasa, André Kimbuta n’a bénéficié d’aucune rétrocession du gouvernement central en termes de budget d’investissement estimé à 100 millions USD par année. En douze ans, il aurait pu bénéficier de 1,2 milliards USD pour développer la capitale. Mais ni Gizenga, ni Muzito, ni Matata, ni Badibanga, moins encore Tshibala, aucun de ces premiers ministres ne lui a rétrocédé pas même 1 USD d’investissement, le défend-on. « Il fallait imaginer un mécanisme de financement pour les investissements de la Ville. L’assemblée provinciale, consciente de cette difficulté, a autorisé l’exécutif provincial à recourir aux emprunts à hauteur de 65.000.000$ chaque année pour financer l’investissement de la Ville. Malgré cette autorisation, André Kimbuta n’a jamais engagé la Ville à cette hauteur ».

Le défenseur de « Le Haut sommet » rappelle qu’à son arrivée à la tête de la capitale, ce dernier avait trouvé un budget mensuel de 150 mille USD. Mais avec son programme ambitieux, il ne pouvait pas faire face aux différents problèmes liés au développement de la Ville de Kinshasa. Et pour y répondre, il a eu l’idée ingénieuse de créer la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) qui a permis de passer de 150 mille USD de budget mensuel à 5 millions USD. « C’est avec ces recettes que le gouvernement a pu réaliser beaucoup de choses dans la Ville de Kinshasa qu’aucun gouverneur n’ait pu réaliser depuis 1960 : routes, écoles, hôpitaux, dispensaires, bâtiments pour différents services de la Ville, équipements matériels et engins roulants dont les véhicules anti- incendies, création d’emplois des jeunes diplômés, etc. ».

Et pour nantir tous les crédits qu’il a contactés avec la bénédiction de l’Assemblée provinciale, précisent les proches d’André Kimbuta, les banques n’acceptaient que les recettes recouvrées par la DGRK, la rétrocession du gouvernement central étant moins rassurantes. « Logiquement parlant, que représente 18 millions USD par rapport à 1,2 milliards USD prévus dans le budget d’investissement du gouvernement central mais non rétrocédés durant douze ans ? Que représente également ce montant par rapport à 65 millions autorisés par l’Assemblée provinciale mais non jamais contractés ? », s’interroge-t-on dans le camp de celui que les Kinois appellent affectueusement Y’André.

D’après ses proches, Kimbuta laisse la Ville avec un budget estimé à 300 millions USD l’an. Faisant leurs calculs, ils estiment que porter sur la place publique comme un scandale une dette de 18 millions USD après douze ans de gestion, relève à la fois de l’ignorance des notions élémentaires des finances publiques et de la mauvaise foi. Pour eux, les kinois doivent savoir que les banques ne prêtent pas au-delà de la capacité de remboursement du client.  « Les 18 millions USD de dette représentent à peine 6% du  budget annuel de la Ville de Kinshasa estimé à 300 millions USD l’an. S’il faut diviser ces 18 millions US par douze ans de règne d’André Kimbuta, celui-ci a  emprunté 1,5 millions USD par année. Et lorsqu’on divise 1,5 millions USD par douze mois, il ressort que André Kimbuta a contracté un emprunt de 125 mille USD par mois », démontrent-ils, en se demandant si l’on peut conclure à un détournement ou mauvaise gestion dans ces conditions pendant douze ans !

Ils estiment qu’il est bizarre que les détracteurs d’André Kimbuta pour étouffer délibérément la vérité, prétendent qu’il a détourné 18 millions USD pour s’acheter une villa au bord du fleuve.  « Existe-t-il dans la Ville de Kinshasa une villa d’une valeur de 18 millions USD pour qu’André Kimbuta s’en achète une au bord du fleuve ? La vérité, ce que les 18 millions USD ont servi à la construction du bâtiment moderne de l’hôtel de Ville, la construction de la route Kulumba dans la commune de Masina, la construction du centre de dialyse, de la caserne de sapeurs-pompiers avec 12 véhicules anti-incendie, l’achat de 30 véhicules bennes pour l’assainissement de la Ville de Kinshasa, etc », argument-ils.

Ils se félicitent que André Kimba ait laissé, en dehors des réalisations ci-haut citées, des empreintes indélébiles qu’aucun gouverneur n’ait pas pu laisser depuis l’indépendance du pays en 1960 : Hôtel du gouvernement provincial, Immeuble moderne de l’Hôtel de Ville, bâtiment de l’Assemblée provinciale sur financement de l’Union Européenne mais avec son implication personnelle, bâtiments de la DGRK et de la Raskin…

Georges Ilunga

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une