Le coût exorbitant des forfaits et de l’Internet ; la mauvaise qualité de la connexion (que ce soit pour les appels que pour l’Internet) ; fausse facturation à la minute ; l’épuisement miraculeux des crédits, ce sont là les accusations que les jeunes du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) portent contre Vodacom et les ont poussés à observer un sit in devant la direction générale de cette société de télécommunications à Kinshasa, le 25 avril. Ils y ont déposé un mémo de deux pages intitulé : « Vodacom : arrêtez de nous voler, c’en est assez ».
Pour ces jeunes manifestants, la surfacturation, la médiocrité de la connexion et le comptage abusif du temps de communication par Vodacom, frôlent le dégré le plus élevé de l’escroquerie des multinationales. « Nous ne pouvons plus accepter que vous continuiez à appauvrir notre peuple par des pratiques commerciales que vous ne pratiquez même pas dans d’autres pays, alors que ceux-ci ne vous offrent pas un marché aussi immense que la République Démocratique du Congo (vous disposez de plus de 12 millions d’abonnés) », peut-on lire dans le mémo de ces jeunes pro-démocratie qui somment le Leader dans le monde cellulaire : « nous vous appelons incessamment à baisser sensiblement le coût de vos services, à améliorer la qualité de la connexion aussi bien pour les appels vocaux que pour Internet et à rétablir la facturation honnête par seconde afin que celui qui a un forfait d’une minute communique effectivement pendant 60 secondes ».
Poursuivant leur revendication, les Jeunes de la LUCHA appellent Vodacom à reconnaître que les entreprises ont, au-delà de la recherche du bénéfice, une responsabilité sociale (RSE) dans le relèvement des communautés des entités géographiques dans lesquelles elles interviennent. Une façon pour eux d’interpeler les décideurs de cette entreprise à plus d’humanisme, mieux à plus de compassion à l’endroit du peuple très pauvre de la République Démocratique du Congo.
La Lucha finit son mémo par un ultimatum : « Si au bout de 7 jours, les recommandations émises ne sont pas rencontrées, nous reviendrons à charge la semaine prochaine pour camper devant votre siège où nous passerons nuit et jour jusqu’à ce que vous répondriez positivement à nos revendications, et non seulement à Kinshasa mais aussi dans d’autres villes du pays avec une très grande mobilisation ».
L’action de la Lucha qui est saluée par beaucoup d’abonnés de Vodacom, est cependant vue par d’autres observateurs comme une manipulation. « Pourquoi seulement Vodacom alors qu’avec Airtel et Africell, c’est pire en ce qui concerne la qualité de la connexion Internet ! », s’exclame un abonné de ces deux sociétés. Mais d’après Jacques Issongo, chargé de communication à la Lucha qui s’est confié à Scooprdc.net, il n’y ni manipulation ni instrumentalisation. « D’ailleurs, ces actions ont commencé par Airtel à Butembo, Kananga, Kisangani et Bukavu avant d’attaquer Vodacom à Kinshasa. Ce lundi 29 avril nous serons devant Airtel pour les mêmes causes », prévient-il.
Signalons que depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la tête du pays le 24 janvier dernier, que plusieurs revendications se multiplient à Kinshasa et à l’intérieur du pays, et cela sans aucune répression violente de la police comme cela se faisait sous Joseph Kabila.
Daniel-Curie Mamba