Le plus dur et critique de tous envers Félix Tshisekedi, était Olivier Kamitatu, le directeur de cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi. Beaucoup l’ont cru agir dans la logique de la coterie tribale « ngwashi ou bandundoise » avec Martin Fayulu, candidat malheureux de la coalition Lamuka à la présidentielle de décembre 2018. Mais il commence à adoucir son langage. Dans un communiqué daté de samedi 20 avril relatif à l’acquittement de Moïse Katumbi par la Cour de cassation dans l’affaire de stellionat, où l’ex-gouverneur du Katanga avait été condamné à trois ans de prison avec arrestation immédiate, Olivier Kamitatu écrit : « pour la première fois depuis 2006, le président de la république s’est abstenu d’interférer dans une affaire qui relève de la justice. C’est une attitude louable à encourager pour la promotion d’une démocratie digne de ce nom et la création d’un environnement favorable aux investissements ».
Toujours dans la même semaine, un autre lamukiste, Jean-Claude M’vuemba, président du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR), a déclaré s’abstenir de continuer à s’opposer au régime actuel pour ne pas le pousser à l’échec. Ce qui, d’après lui, pourra ajouter cinq ou dix ans de souffrance pour le peuple congolais en plus de deux décennies des terribles épreuves que celui-ci vient de connaître. Il a par ailleurs salué l’alternance au sommet de la nation : “Pour la toute première fois de son histoire, la RDC vient de franchir une ligne jamais franchie depuis l’indépendance, à savoir la passation pacifique du pouvoir et/ou l’alternance démocratique. Il est difficile de passer directement de la dictature à la vraie démocratie, l’étape de la transition est certaine en vue de baliser le chemin à la vraie démocratie”, a-t-il expliqué.
L’homme quitte Lamuka, ce bateau qui a porté la candidature de Martin Fayulu, qu’il qualifie d’ailleurs de “vidée de sa quintessence’’, pendant que celui-ci peine à se transformer en regroupement politique. “Le MPCR, après analyse de la question, s’est décidé d’accompagner le président Félix Tshisekedi afin de contribuer à l’avancement du pays, sachant qu’il n’appartient qu’aux citoyens vertueux de redorer le blason et rendre à leur patrie des honneurs dont elle a besoin”, a déclaré le représentant de Ensemble pour le Changement dans le Kongo Central, et l’un des cadres influents de Lamuka.
Peu avant Jean-Claude M’vuemba, c’est le vieux Pierre Lumbi, directeur de campagne du candidat malheureux Martin Fayulu, qui, répondant à travers un communiqué officiel, a coupé court à ses détracteurs sur les réseaux sociaux qui l’accusaient d’avoir donné un mot d’ordre aux députés provinciaux Lamuka de voter des candidats gouverneurs du FCC : « on ne fait pas une alliance objective avec le diable. Pour ceux qui veulent savoir mon opinion là-dessus ; et quels que soient les problèmes qui nous opposent à l’UDPS, je dis clairement que si je devais choisir entre cette dernière et le FCC, mon choix se porterait sans aucun doute sur l’UDPS ».
Le patriarche Gabriel Kyungu, parlant au nom de Moïse Katumbi, a déclaré que ce dernier et lui-même, ne feront jamais l’opposition à Félix Tshisekedi. Il a réitéré sa position en vociférant lorsqu’à l’Assemblée nationale, Christophe Lutundula a essayé de classer les députés nationaux de l’UNAFEC dans l’opposition. Même position avec Christian Mwando Nsimba avec son UNADEF, Jean-Claude Muyambo avec sa Scodé, Antipas Mbusa Nyamwisi avec son RCD-KML ainsi que Jean-Bertrand Ewanga avec l’AR.
Claudel-André Lubaya et Delly Sessanga, respectivement président de AMK et de AR au sein de l’Ensemble pour le Changement ont été les premiers à quitter le bateau Lamuka avant même l’élection présidentielle pour soutenir Félix Tshisekedi et à appeler les centre-kasaïens à voter pour lui. Ils ont gardé leur position tshisekediste jusqu’à aujourd’hui. Et d’autres les indiscrétions parvenues à Scooprdc.net, d’autres ensemblistes, mieux katumbistes comme Chérubin Okende, Christophe Lutundula, Moïse Moni Della ont déjà enfilé leurs gilets de sauvetage étant donné que le bateau Lamuka est en train de chavirer avec la question épineuse du porte-parole de l’opposition qui se pointe à l’horizon. C’est là que les bembistes vont sortir les griffes contre le président national de l’Ecidé, Martin Fayulu, dont le parti n’a pas de visibilité à l’Assemblée nationale.
Que deviendront alors Martin Fayulu et Adolphe Muzito qui boudent le parlement où ils sont attendus comme députés nationaux ? Attendons voir le cours de l’histoire !
Daniel-Curry Mamba et Owandi.