Le feuilleton du conflit de travail qui oppose depuis plus d’une année, d’une part les agents révoqués et d’autre part ceux rétrogradés, au Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), ne cesse de livrer ses épisodes. Lundi 15 avril alors que le Syndicat des Agents, Fonctionnaires de l’Etat et Paraétatiques (Synafet) dénonçait dans un point de presse le refus par la direction du FPI de réhabiliter les agents « abusivement » licenciés et ceux rétrogradés dans leurs droits, conformément à la recommandation du ministre d’Etat en charge du travail, Emploi et Prévoyance sociale, la direction du FPI mise en cause a pour sa part, le même lundi 15 avril, écrit au ministre pour éclairer sa lanterne sur ce dossier.
Dans une lettre de trois pages, Patrice Kitebi qui catégorise bien les cas de ces agents, estime que le ministre a été induit en erreur du fait que les éléments, les informations et les pièces des dossiers des personnes concernées ne soient pas mis à sa disposition. Ainsi, s’agissant des révoqués, le DG du FPI informe le ministre que chacun d’eux (six), avait saisi l’Inspection du Travail. A part le cas d’un de leurs qui est passé par un règlement amiable à travers l’acte transactionnel ayant définitivement clos l’affaire le 18 octobre 2018, la gravité des faits et la flagrance des motifs des licenciements de cinq autres selon le cas, notamment l’usage de faux diplôme, l’insubordination caractérisée ou abus de pouvoirs et des biens de l’entreprise, n’autorisent pas l’employeur à les reprendre.
Concernant les rétrogradés, le numéro 1 du FPI fait savoir au ministre qu’ils ont indûment bénéficié des promotions et avancement en grades par clientélisme et favoritisme en violation des textes régissant le statut du personnel et de la convention collective du FPI. Pour Patrice Kitebi, partant du principe sacro-saint selon lequel « la fraude corrompt tout », il n’est pas logique d’évoquer la théorie de « droits acquis ».
Serein dans sa démarche, le DG du FPI explique au ministre du Travail que les agents en conflit avec son établissement ont collectivement saisi l’Inspection du Travail et ont obtenu un PV de non conciliation qui les autorise à saisir le juge travail. Par cette position sans ambiguïté, il est clair que Patrice Kitebi et le FPI qui estiment avoir la raison de leur côté, attendent bien s’affronter avec ces agents devant le Tribunal du travail.
Ginno Lungabu.