C’est une vraie prédication d’éveil de la femme que la cadette des députés nationaux s’est livrée ce samedi 30 mars face aux étudiantes des différentes universités et autres instituts supérieurs de la ville de Kinshasa, à l’occasion de la journée porte ouverte organisée à l’Assemblée nationale qui caractérise généralement la clôture du mois de la femme. La deuxième secrétaire de la Chambre basse du Parlement estime que les étudiantes constituent au même titre que leurs camarades hommes dans les auditoires, le fer de lance de la jeunesse, le Congo de demain, chargée d’espoir et pleine d’espérance. D’où les conscientise-elle à oser là où les hommes concourent. « Il y a à peine deux ans, j’étais encore étudiante parmi tant d’autres, rêvant de braver tous les défis de la vie pour être un jour à même d’exercer un leadership utile et productif, fût-ce en qualité de députée nationale comme je le suis devenue aujourd’hui, au prix de durs efforts », révèle-t-elle d’entrée de jeu à ses interlocutrices.
Aminata Namasia dit avoir éprouvé avec satisfaction la joie de pouvoir se mesurer comme adversaire aux grandes notabilités de chez elle (NDLR : territoire de Bambesa en Ituri) et surtout d’en sortir victorieuse, non pas parce qu’elle est femme mais bien parce que le projet de société et les promesses électorales qu’elle a présentés à ses électeurs s’étaient révélés les plus convaincants. « J’attends que demain l’une de vous se tienne à ma place pour démontrer avec la même satisfaction ce que peut produire le dévouement ou l’engagement de toute femme voulant exercer un leadership dans son milieu », exhorte-elle les étudiantes venues nombreuses à l’hémicycle du Palais du peuple. Et à elle de rebeller les étudiantes : « en rien le leadership intellectuel ne devait revenir qu’aux hommes ».
Prenant comme modèle le courage et l’audace de Jeanne d’Arc, de Kimpavita, de Simone Veil et Simone de Beauvoir, la deuxième secrétaire du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale estime que la parité tant réclamée par les femmes ne lui soit jamais accordée comme geste de largesse ou d’une prétendue « pitié masculine ». « J’émets ainsi le souhait que, dans notre société, les promotions professionnelles ou politiques cessent d’être une faveur accordée aux femmes mais plutôt la résultante d’une compétence démontrée ou d’une capacité à bien faire qui concoure au progrès », déclare Aminata Namasia.
Pour elle, c’est ici question d’interpeller la femme congolaise, fût-elle, rurale ou citadine, instruite ou non instruite, à comprendre à sa juste valeur l’égalité qui existe entre les hommes et les femmes.
Innocent Olenga.