A Kigali : quand l’inclinaison de Fatshi devant le mémorial du génocide fait sujet de polémique !

En marge de la 7ième édition de l’Africa CEO Forum qui s’est ouverte à Kigali depuis ce lundi 25 mars, le chef de l’Etat Congolais Félix Tshisekedi s’est, après son allocution devant ce forum d’investisseurs, rendu au mausolée du mémorial du génocide rwandais de 1994 pour s’y incliner, en mémoire de toutes ces vies innocentes arrachées gratuitement par la méchanceté de la race humaine.

Aussitôt que cette nouvelle est parvenue dans les rues de la capitale congolaise, les « experts en tout » ont commencé à tirer sur Fatshi dans tous les sens sur les réseaux sociaux, et parfois avec des analyses hors sujets, épris d’émotions et d’une rancœur hors cadre jusqu’à l’accusant de cautionner la présence de « l’envahisseur ». Ces critiques malveillantes et déplacées, cachent à peine une ignorance avérée de ces auteurs, assortie d’un esprit aigri d’outre-temps. Une ancienne animatrice de télévision, devenue une politicienne et opposante au régime de Fatshi par la force de la nature, ne s’est gênée de se questionner maladroitement : « Paul Kagame sera-t-il capable de se courber devant le mausolée de Mzée LD Kabila ? de Mbuza Mabé (NDLR : le général Budjamabe) ? de Mamadou Ndala ? Où même affronter dans les yeux Mr Serge Welo encore vivant ? Je n’ai certes jamais approuvé la politique de feu Etienne Tshisekedi mais ce dont je suis sûre que même lui n’allait jamais, alors jamais commettre un tel discrédit national ».

Mais avec ce mauvais raisonnement, ces pseudo-experts en relations internationales et en diplomatie, ignorent complètement que le comportement des hommes d’Etat n’est pas à confondre avec celui des citoyens ordinaires, émotionnés et parfois ignorants. Un internaute qui a réagi à ces attaques contre le président Tshisekedi écrit : « Même socialement, il s’agit ici d’un mémorial des victimes de 1994, un conflit intracommunautaire rwandais qui n’a rien à avoir avec la RDC. Où se trouve le mémorial des compatriotes tués en RDC pour que les personnalités étrangères s’y inclinent ?  Ce n’est pas à Fatshi que vous allez demander de le faire en deux mois de pouvoir ! »

Ce qui est vrai est qu’après s’être incliné devant le mémorial, Félix Thisekedi a glissé quelques mots pas complaisants dans le livre d’or de la mémoire collective de ce mauvais souvenir. Comme ses homologues et prédécesseurs, Fatshi a condamné sans ambages le génocide d’où qu’il vienne, et a appelé les africains à bannir l’esprit de renier l’autre pour des raisons ethno-tribales.

« Le génocide est un drame et une horreur inacceptable. Nous devons tous le condamner et prendre l’engagement de ne plus jamais accepter cela, où que ça se passe dans le monde. Les effets collatéraux de ces horreurs n’ont pas épargné mon pays qui a aussi subi de millions de pertes en vies humaines. L’Afrique doit définitivement rejeter ces pratiques, en mettant immédiatement hors d’état de nuire, tout individu ou groupe d’individus qui véhiculent une propagande de la haine de l’autre », peut-on lire dans les écrits de Félix Tshisekedi, laissés au mémorial.

La leçon à tirer de cette visite de Fatshi au mémorial du génocide rwandais est que, ce dernier est président de la république. Il se comporte en homme d’Etat selon les principes diplomatiques et des relations internationales. « Evitons de nous faire des experts dans les domaines qui ne sont pas nôtres et que nous ne maîtrisons pas », conseille un internationaliste.

Nzakomba.

  • Bendélé Ekweya té

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