Kinshasa : pas de Diomi Ndongala près des lycées !

Il doit être hors la prison de Makala parce que l’arrêté tant attendu du ministre de la justice le libérant a été finalement signé. Seulement, Eugène Diomi Ndongala n’est pas gracié par le chef de l’Etat mais bénéficie tout simplement de la liberté provisoire qui le soumet à plusieurs contraintes. Si la majorité de ces restrictions sont habituelles à tous les libérés conditionnels (ne pas sortir du territoire national sans l’autorisation du PG, se présenter chaque semaine devant le PG au parquet, ne pas se rendre à l’aéroport ou aux frontières…), l’une d’elles est particulière à lui : ne pas se retrouver dans un périmètre de 500 mètres d’une école des filles pendant les heures des cours.

A la lecture minutieuse de cette interdiction, pendant les heures des cours, Eugène Diomi ne peut pas se permettre de passer par exemple devant les Lycées Shaumba, Kabambare, Motema Mpiko, Bosangani, Boende… En d’autres termes, il est interdit au président de la Démocratie Chrétienne  et de la Majorité Présidentielle Populaire (MPP) le passage à des certaines heures sur certaines artères principales de la capitale, notamment les avenues Prince de Liège, Kabambare, Assossa, Libération ex-24 novembre…

Mais la vraie question que tout observateur se pose : qu’insinue Alexis Thambwe Mwamba par cette interdiction ? A pénétrer sa pensée, le ministre d’Etat en charge de la Justice et garde des sceaux ne s’est pas écarté de sa thèse souvent soutenue : « Diomi est un délinquant sexuel ». Connu, à tort ou à raison, pour son faible envers les petites filles, Diomi est considéré dans le jargon kinois en matière de sexualité comme un « pédiatre ». Ainsi, bien que l’ayant libéré sur ordre du président de la république, Alexis Thambwe qui ne croit nullement en sa transformation malgré les six ans passés en prison. D’où son « souci » de protéger les mineurs.

Même s’il est vrai que Diomi Ndongala soit pédiatre, recrute-t-il ses victimes en passant dans leurs écoles ? Cette opération de recrutement est généralement l’apanage des « mukala » (petits des courses) et Thambwe Mwamba en bon mobutiste connaîtrait très bien cette réalité du fait que le phénomène « nionio » avait été la caractéristique et la spécialité des anciens dignitaires mobutistes.

D’après les analystes, le ministre de la justice a voulu tout simplement humilier l’opposant farouche au régime Kabila. Arrêté en avril 2013 et condamné pour dix ans de prison ferme, Eugène Diomi Ndongala a été accusé de viol sur deux mineures. Une histoire qu’il a toujours considérée comme un montage grossier du régime Kabila pour le réduire au silence.

Georges Ilunga.

  • Bendélé Ekweya té

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