La saga de mauvais goût offerte par les députés provinciaux de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) aux élections sénatoriales de vendredi 15 mars dernier, est loin d’être gobée par les militants et cadres de parti. Non seulement que ces élus ont fait la honte à leur parti qui a prôné depuis trois décennies de valeurs morales et lutté contre les antivaleurs, mais ils ont surtout humilié leur autorité morale qui est en même temps président de la République. Ce dernier, à part les alliés, n’a aucun interlocuteur du parti proprement parlé à la Chambre haute du parlement, contrairement à la Chambre basse où il peut réunir sa quarantaine de députés nationaux sans compter les alliés de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC).
C’est à cause de cette humiliation que le Président a.i de l’UDPS ne décolère point. Jean-Marc Kabund-a-Kabund a ainsi annoncé des poursuites judicaires contre 26 députés provinciaux de son parti soupçonnés de corruption lors des Sénatoriales du 15 mars dernier. Il promet que ces élus seront déférés devant la justice pour servir d’exemple de la lutte contre les antivaleurs. «Puisque l’UDPS doit donner l’exemple, nous allons déférer en justice 26 députés provinciaux du Parti. Il s’agit de 9 députés provinciaux de Kinshasa, 6 du Kasaï Oriental, 5 du Kasaï central et 6 autres de la Lomami. Nous portons plainte contre ces inciviques parce qu’ils sont soupçonnés de corruption. Nous voulons, par cette mesure prise par le Parti, laver l’image du chef de l’Etat et de l’UDPS. Ces députés provinciaux seront déchus, invalidés et remplacés par leurs suppléants. Puisque le mandat appartient au peuple à travers le parti », a déclaré le président intérimaire de l’UDPS lors d’un meeting tenu dans la soirée du dimanche 17 mars à Lubumbashi, dans la province du Haut Katanga.
Le président a.i de l’UDPS et député national a profité de l’occasion pour réitérer l’appel à la lutte contre la corruption. « La lutte contre la corruption n’est pas seulement l’apanage du Chef de l’Etat. Elle relève de la responsabilité de tous les Congolais. La corruption tue le pays. Et toutes ces sommes d’argent, en tout cas, auraient pu être dans la caisse de l’Etat pour créer l’emploi. Tous les combattants de l’UDPS doivent, à ce sujet, être des informateurs du Parti, du Chef de l’Etat pour dénoncer ces scandaleuses pratiques », a-t-il fait remarquer.
Rappelons que ce parti qui a 12 députés provinciaux dans la ville de Kinshasa, 7 au Kasaï central et 11 au Kasaï oriental, n’a eu aucun sénateur élu. Ces élus provinciaux tirés la plupart du néant et votés gratuitement par la base de l’UDPS ont préféré privilégier leurs ventres que les intérêts du parti. A Kinshasa, apprend Scooprdc.net, le prix bas pour une voix était fixé à 25 mille USD. Ainsi pour cette élection, il y en a qui ont bouffé à tous les râteliers se constituant ainsi indûment dans un laps de temps une petite bonne fortune, n’en déplaise à la moralité. Voilà que leur cupidité met le feu sous leurs pieds. Déjà avec l’action entamée par procureur général près le parquet de la Cour de cassation sur recommandations issues de la réunion interinstitutionnelle beaucoup de ces députés risquent d’être arrêtés, condamnés, envoyés en prison et voir leurs mandats annulés pour corruption. Dossier à suivre.
Georges Ilunga