Dans le viseur du PG de la Cour de cassation : peur bleue chez les députés provinciaux corrompus et les sénateurs corrupteurs !

La réunion interinstitutionnelle tenue ce lundi 18 mars autour du président de la république a décidé de la suspension de l’installation du nouveau Sénat, du report des élections des gouverneurs prévues initialement le 27 mars et de l’ouverture de l’enquête par le procureur général près le parquet près la Cour de cassation enfin de déceler les sénateurs corrupteurs et les députés provinciaux  corrompus aux élections sénatoriales du 15 mars dernier.

Cette série des mesures intervient deux jours après les manifestations à Kinshasa et à Mbuji-Mayi des militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) qui ont protesté contre la corruption qui a émaillé les élections sénatoriales et où l’UDPS avec un nombre important des députés provinciaux dans ces deux villes, n’a eu aucun sénateur. Ces manifestions se sont soldées à Mbuji-Mayi par la mort d’un policier tué et des maisons de députés provinciaux incendiées et la radio catholique Fraternité de Mbuji-Mayi saccagée.

Dans cette réunion interinstitutionnelle, d’après les indiscrétions, après le mot introductif de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat, le chef de l’Etat lui-même a pris la parole pour dire à ses invités, à savoir les présidents du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale, du bureau sortant du Sénat, de la Cour Constitutionnelle, du Conseil d’Etat, de la Cour de Cassation, du CNSA, de la CENI, le premier ministre, les ministres des affaires étrangères et de l’intérieur : « je sais que les fonctions que vous avez ne viennent pas de moi. Mais le peuple vous regarde, nous regarde. Nous sommes en face de la corruption avérée et l’image de notre pays est ternie à l’extérieur. Nous devons la redorer ». Il a fait ses propositions allant dans le sens de ne pas laisser cet acte impuni.

Selon les sources de Scooprdc.net , le professeur Félix Vunduawe et Joseph Olenghankoy sont les deux participants à cette réunion qui ont appuyé totalement Félix Tshisekedi dans sa démarche. Le président du CNSA en a profité pour régler quelque peu des comptes au président de la CENI qui aurait favorisé cette corruption, en évoquant le déboire infligé à son regroupement le RASSOP aux élections par Corneille Nangaa, alors que celui-ci avait atteint le seuil de représentativité. Les autres participants, notamment le président de la Cour Constitutionnelle et de la CENI, tout en encourageant les enquêtes sur la corruption et les sanctions à infliger aux incriminés, ne se sont inscrits dans cette logique de freiner le processus électoral.

Vers le crash politique entre CASH et FCC

La décision de cette réunion interinstitutionnelle est sujet de controverse, non seulement dans les milieux politiques, mais aussi dans l’opinion publique. Si dans le camp du Cap pour le Changement (CASH), on se réjouit de cette mesure, par contre au Front Commun pour le Changement (FCC) et particulièrement au Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), c’est la contestation la plus totale. Après une réunion en début d’après-midi, une autre s’est tenue dans la soirée vers 18h00 pour statuer sur ces décisions.

Déjà dans son communiqué publié ce soir même et signé par son coordonnateur Néhémie Mwilanya, le FCC relève qu’en tant que cadre de concertation ne disposant  d’aucun pouvoir de décision, l’interinstitutionnelle ne serait fondée qu’à formuler des recommandations aux institutions constitutionnellement habilitées à prendre des décisions dans les matières ayant fait l’objet de ses délibérations. Ce qui pousser la plateforme alignée  derrière le président de la république honoraire à ne pas souscrire aux décisions de suspension de l’installation du Sénat et du report des élections des gouverneurs qui vont, selon le FCC, à l’encontre de la constitution et des lois de la république.

Députés provinciaux corrompus et sénateurs corrupteurs vacillent…

Même si le FCC fustige les deux premières mesures de la réunion interinstitutionnelle, la plateforme de Joseph Kabila encourage les poursuites des enquêtes pour faits de corruption. C’est là que les députés provinciaux et les sénateurs impliqués dans le monnayage des voix de vote se retrouvent dans des sales draps. Même si l’on levait  la suspension de l’installation du Sénat, l’action et le pouvoir du ministère public sur les sénateurs corrupteurs et les députés provinciaux corrompus restent intacts. Au vu des accusations et des indices, certains risquent d’être condamnés pour corruption, infraction susceptible d’entraîner leurs mandats.

Déjà, le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu a donné le ton en dénonçant quatre députés de la Mongala cités nommément, dont trois membres du bureau qui lui ont exigé des sommes faramineuses pour lui accorder leurs voix. Certainement que Zacharie Bababase, Joseph Boucar Kasonga, Modeste Mutinga, Innocente Bakanseka et Evariste Mabi Mulumba, candidats malheureux au Kasaï central apporteront leur eau au moulin du procureur Flory Kabange Numbi.

Au Kasaï oriental, les mandats sénatoriaux du gouverneur sortant Alphonse Ngoyi Kasanji et de l’ancien premier ministre Samy Badibanga sont contestés et sentent la corruption. Surtout pour ce dernier qui serait venu à Mbuji-Mayi à bord d’un jet privé et s’était installé à l’hôtel Métropole. L’ancien premier ministre, rapportent des sources sûres à Scooprdc.net, avait convoqué six députés ciblés à cet hôtel situé le long de l’avenue Mgr Nkongolo en allant vers l’aéroport, et leur avait remis 70 mille USD à chacun. Opération qu’il avait faite en présence de tous les six députés pour qu’il n’y ait pas de secret.

Au Sankuru, les députés n’ont pas élu Moise Ekanga pour ses beaux yeux. Dans le Haut-Katanga, un candidat malheureux qui a pris des images vidéo chaque fois qu’il « servait » les députés pour lui accorder leurs voix, accepterait de faire la prison pourvu qu’il y aille avec ces députés et que les mandats de ces derniers soient invalidés. A voir le niveau de corruption qui a prévalu pour les sénatoriales et bientôt les élections des gouverneurs, le procureur général près la Cour de Cassation risque d’être inondé avec des dénonciations. Et dans tout cela la RD Congo fait la honte.

Agnelo Agnade.

  • Bendélé Ekweya té

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