La tension était vite montée dans le périmètre du Capitole, siège l’Assemblée provinciale du Kasaï central, hier vendredi 15 mars, au terme des élections sénatoriales. Un groupe de personnes identifiées comme partisans de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps), parti de l’actuel président de la République, se sont emportées contre les députés élus sous la bannière de ce parti politique sur qui ils ont même lancé des pierres, les accusant d’avoir trahi l’UDPS en n’ayant élu aucun de ses candidats aux élections sénatoriales.
Parmi les manifestants, Gabrielle Ilunga Kayembe, un des militants très connu sur la ville, très déçu. Il accuse les élus de l’UDPS de s’être livrés à la corruption. « Ils ont été élus gratuitement et ils ont fait la honte du parti. Comment croyez-vous vrai que l’UDPS manque un siège parmi les quatre attribués à la province au Sénat ? C’est inconcevable ! Ces gens ont, non seulement trahi l’UDPC, mais également le peuple qui avait voté pour eux… Ce sont des traîtres », a-t-il vociféré avec une voix rauque.
Malgré la présence de la police déployée aux alentours du siège de l’Assemblée, ces manifestants ont réussi à casser les vitre du véhicule de Jim Mukenge Mukenge, fils du tout premier gouverneur noir de la région du Kasaï, Barthélémy Mukenge Nsumpi sha bantu, un des élus du parti en province.
L’UDPS compte 7 députés à l’Assemblée provinciale du Kasaï central et le parti n’a su obtenir un sénateur face au camp du chef de l’État sortant, le FCC qui a remporté tous les 4 sièges. Parmi les élus sénateurs, deux hommes et deux femmes : Denis Kambayi Cimbumbu pour le compte de PPRD avec quatre voix, Mawatadi Boni ( ABCE) trois voix, Monalux Monatshiebe (PPPD) avec neuf voix ensuite Ida Kamoji Naserua pour le compte du même parti le PPPD avec 7 voix.
Moralité : il ne faut donner le pouvoir aux pauvres, l’UDPS en a fait preuve même à l’Assemblée provinciale de Kinshasa où, avec douze députés, le parti d’Etienne Tshisekedi n’a obtenu aucun siège sénatorial. Le ventre a primé sur l’idéologie. Triste réalité !
Van Frédéric Tshilanda