Par une certaine indiscrétion des agents de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco), Scooprdc.net apprend que 555 postes des nationaux et 130 postes des internationaux vont être supprimés d’ici le 30 juin 2019. En réalité c’est huit bureaux qui ferment sur toute l’étendue de la RDC, qui sont concernés (Mbandaka, Mbuji-Mayi, Matadi, Kikwit, Kindu, Lubumbashi, Kisangani, Kalemie). Ils mettent ainsi au chômage plus de 550 congolais. Un tsunami pour de nombreuses familles étant donné que cette perte d’emplois va affecter plus de 2500 personnes. Ce qui ne pouvait pas en principe se passer de la sorte.
En effet, d’après un ancien diplomate qui s’est confié au média en ligne, lorsqu’une mission ferme, ces sont les postes des internationaux qui sont les premiers à être remplacés pour des raisons budgétaires. « Faire disparaître plus de 550 postes des nationaux à tous les niveaux est une inversion, puisque lorsqu’une mission tend vers sa fermeture, on nationalise les postes. Donc on doit se retrouver avec des nationaux dans les organes des décisions avec des tâches de supervision sur du personnel international et volontaires. Ce qui n’est pas répandu actuellement. Peu de nationaux ont ces postes, les internationaux occupent encore trop de postes de décisions dans toutes les branches de la mission« , a-t-il affirmé.
Au diplomate de poursuivre : « un international coûte plus cher qu’un national en terme budgétaire. D’où la nécessité de réduire les internationaux par rapport aux nationaux à tous les niveaux, puisque, quel que soit le grade du national, il coûterait toujours moins cher qu’un international ». Le salaire et la « Mission Subsistance Allowance »(MSA) (Ndlr: une sorte de frais de mission payés aux internationaux en plus du salaire qu’ils reçoivent) d’un international sont énormes, lorsqu’on les compare au salaire unique du national. Ainsi donc, si la mission garde plus d’internationaux que de nationaux, ce qu’elle n’a pas suffisamment formé ces derniers.
Et là, les autorités congolaises devraient ouvrir l’œil, car la Monusco semble beaucoup fonctionner en RDC comme un Etat dans un Etat. Déjà dans le recrutement, les Congolais assistaient impuissants devant une importation du personnel, alors que les mêmes compétences se retrouvaient en RDC. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, les Congolais ne s’expliquent pas le transfert de tout le département des finances à Entebbe, en Ouganda. Financièrement et administrativement, ce sont les Ougandais qui gèrent les Congolais travaillant au Congo. Paradoxe ! Pourtant tout se faisait à Kinshasa au début. Par cette manœuvre, beaucoup d’emplois revenant aux Congolais ont été octroyés aux Ougandais. Comment veut-on alors que l’Ouganda souhaite la fin des hostilités armées à l’Est de la RDC quand ce pays sait que la pérennisation de ces hostilités fait vivre ses citoyens ?
Aujourd’hui, d’autres nationalités veulent écarter le plus grand nombre de Congolais dans une mission onusienne installée dans leur pays. Ce dégraissage du personnel onusien va malheureusement toucher les journalistes de la Radio Okapi qui fonctionne déjà en sous-effectif et peine à rendre au maximum le service jadis offert aux Congolais. Heureusement pour ces Congolais en danger, il y a l’actuel Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, lecteur fervent de Scooprdc.net, qui fut Commissaire Général du gouvernement, chargé des relations avec la MONUC. Son expertise aiderait le président Félix Tshisekedi à freiner les ardeurs impérialistes dans la mission onusienne regorgeant beaucoup plus d’étrangers jouisseurs que bosseurs (NDLR : la plupart tourne les pouces mais gagne des salaires faramineux). Ces derniers se recrutent dans des clubs d’amis et la pratique est très perceptible chez les Ouestaf. Dossier à suivre !
Nzakomba