La course est engagée pour la présidence de l’Assemblée provinciale du Haut-Uélé et deux députés provinciaux se présentent devant leurs collègues pour solliciter auprès d’eux, leurs suffrages. Il s’agit d’Afaounde Sumbu, élu du territoire de Watsa et Ismaël Ebounze, ex-président de cet organe délibérant. Seulement, la candidature de l’ancien commissaire de district du Bandundu et du Haut-Uélé, Afaounde Sumbu, présenté comme candidat de la rupture, semble visiblement prendre le dessus sur celle de son adversaire.
Il est reproché à Ismaël Ebounze d’avoir fait perdre à cette assemblée provinciale son prestige à travers une gestion financièrement et humainement peu orthodoxe. Présenté comme proche et l’homme de main du gouverneur sortant Jean-Pierre Lola Kisanga, Ismaël Ebounze est accusé et pendant son mandat passé, étouffé toutes les motions, les interpellations, les commissions d’enquêtes et n’avait comme mission que de protéger le gouverneur et son équipe. Sa gestion que le rattrape, ferait de lui une personne non grata et ouvre le boulevard à son adversaire qui, lui, a une gestion territoriale avérée.
Sur le dos d’Ismaël Ebounze, on colle le détournement des émoluments des suppléants de trois députés devenus ministres provinciaux dont il a bloqué la validation des mandats. Le montant de ces émoluments à verser aux suppléants d’Aukumwana, de Mombi et de Sanbgalenzi serait estimé à 86.000USD. Les victimes auraient déjà saisi le Parquet d’Isiro à cet effet.
Ceux qui passent au peigne fin sa gestion, estiment que la province n’a pas décollé à cause de sa complaisance vis-à-vis de l’Exécutif provincial. Et de s’interroger : qu’est-ce qui le pousse à vouloir encore occuper ce poste clé de la province du Haut-Uélé ? Celle-ci, soutiennent beaucoup de Haut-Uéliens, a besoin d’un président de l’Assemblée provinciale dynamique, qui favorisera le travail parlementaire, luttera contre la corruption, le clientélisme, la maltraitance du personnel administratif et qui mettra l’accent sur l’amélioration des conditions de vie et du travail de la population.
Selon les structures des jeunes et de la société civile de la province, l’élection des membres du bureau définitif constitue un test de confiance entre les élus provinciaux et la population qui veut la rupture avec la mauvaise gestion, la corruption, le clientélisme et l’immobilisme dont on reproche actuellement à Ismaël Ebounze. D’où l’interpellation de la Jeunesse et de la Société civile du Haut-Uélé aux députés provinciaux d’opérer un choix de rupture.
Ginno Lungabu