Recrudescence des violences à Dibaya : le REPRODHOC indexe l’ex-chef milicien Kamuina Nsapu, Ndaye Nsabanga et sollicite son arrestation par les autorités

Depuis bientôt un mois, le territoire de Dibaya au Kasaï Central, fait de nouveau face à un regain d’insécurité. Des actes de violences sont signalés dans plusieurs coins de cette entité située à l’Est de la province, notamment à la mission catholique Tshikula, dans les secteurs de Dibataie et Kamuandu ; Des actes que le Réseau Provincial des Organisations non Gouvernementales des Droits de l’Homme (REPRODHOC) impute à Ndaye Mulamba David, alias Nsabanga, ancien leader d’une faction de miliciens Kamuina Nsapu dont la reddition a été annoncée par les autorités du Kasaï central.

Dans un communiqué de presse, le REPRODHOC évoque notamment des cas de pillages, de viols sur les jeunes filles auxquels se seraient livrés Nsambanga et son groupe et bien d’autres faits dont l’érection des barrières et l’instauration d’un tribunal clandestin ; Actes que la structure qualifie « d’illégaux » et doute de la sincérité dans la reddition annoncée de l’ex-seigneur de guerre Nsabanga.

« Aucun pouvoir n’est fonctionnel dans la zone, Nsabanga ne permet à personne même les chefs coutumiers de ces secteurs Dibataie et Kamuandu de faire quelque chose en faveur du règlement quelconque des conflits ou des problèmes entre leurs sujets de peur d’être attaqués par lui. Il a instauré le tribunal clandestin où, tous ceux qui ne veulent pas y passer ont pour sort, la décapitation. Il a érigé les barrières sur la route où tous les passants paient de l’argent sans lequel ils sont exposés au traitement cruel, inhumain et dégradant sous l’œil impuissant des forces de défense et de sécurité. Des cas de viols ont été également signalés dans son chef, lui-même a été parmi ceux qui ont violé plus d’une vingtaine des jeunes filles ravies des toits parentales  sans aucunes négociations ; ses miliciens ont également aussi commis impunément ces actes de viol sans inquiétudes », écrit le REPRODHOC dans ce communiqué qui fait également mention de plusieurs pillages perpétrés notamment le 31 décembre 2018 au village Kalulu à Dibataie et d’autres du 09 au 10 janvier 2019 à Mulembe, Bukondo, Kamenga et Kamuandu où les biens de la population ont été ravis par les miliciens sous le leadership de monsieur Ndaye Mulamba David, alias Nsabanga.

A en croire Arthur Padinganyi, secrétaire exécutif du REPRODHOC/Kananga, deux défenseurs des droits humains de la région sont depuis le 12 décembre dernier contraints de vivre dans la clandestinité du fait des menaces d’attentat prononcées à leur endroit par Nsabanga après qu’ils ont tenté de dénoncer ses faits auprès des autorités provinciales.

Le REPRODHOC qui suspecte  un soutien des autorités politiques de la province du fait de leur silence vis-à-vis de ces actes qu’il qualifie « d’illégaux », regrette cependant que l’auteur soit bénéficiaire du régime d’impunité. D’où sa recommandation à l’auditorat supérieur du Kasaï central, non seulement d’envisager les enquêtes sur terrain, mais d’engager également des poursuites contre Nsabanga et son groupe.

Au gouvernement provincial, la structure  recommande de cesser de soutenir le Nsabanga et son groupe, mais de les mettre à la disposition de la justice et au secteur opérationnel grand Kasaï d’aider à l’instauration de l’autorité de l’Etat en protégeant la population et ses biens dans les localités où l’activisme des miliciens est de nouveau décrié.

Pour rappel, David Ndaye Mulamba, alias Nsabanga est une ancienne figure de proue de la milice Kamuina Nsapu dans le territoire de Dibaya où il a mené plusieurs attaques contre les positions de l’armée et contre les civils pendant le conflit qu’a traversé l’espace Kasaï et sa reddition volontaire a été annoncée au mois de septembre 2018 par les autorités du Kasaï central.

Van Frédéric Tshilanda.

  • Bendélé Ekweya té

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