Entre les lignes de la déclaration de Ensemble : l’acceptation n’est pas la reconnaissance !

La déclaration politique de Ensemble pour le Changement faite mardi 26 février dernier, fait l’objet non seulement de polémique mais aussi de diverses interprétations au sein de l’opinion. Moise Katumbi et sa plateforme ont-ils reconnu Félix Tshisekedi comme président de la République et ont-ils pris acte ? Ici, le jeu des mots perturbe ! Scooprdc.net a, pour ce faire, approché le vice-président de Ensemble et président du G7, Pierre Lumbi, en vue de pénétrer dans la pensée de leur déclaration.

L’ancien conseiller spécial en matière de sécurité de Joseph Kabila explique : « nous avons constaté que Félix Tshisekedi est président de la république proclamé par la CENI et investi par la Cour constitutionnelle. C’est une réalité en face de nous que nous acceptons. Mais cette acceptation n’est pas la reconnaissance par nous qu’il a gagné l’élection présidentielle. Il est devenu président par un accord qui viole la constitution ».

Ce constat, d’après Pierre Lumbi ne les met pas dans la logique d’adhésion ou de collaboration, mais seulement, il les amène à dire que le président Félix Tshisekedi porte une grande responsabilité de ce qui s’est passé et a tout intérêt de prendre des initiatives pour sortir de la crise et faire en sorte que les contestations survenues en 2006, 2011 et maintenant 2018 ne surviennent plus après les élections de 2023. « Le président Tshisekedi doit régler le problème de sa légitimité qui se pose. Et pour cela il doit créer une commission vérité et réconciliation qui doit tabler sur cette question tout en excluant d’avance toute idée de partage de postes ministériels », préconise celui qui était son ancien allié dans Rassemblement de l’Opposition, en insistant sur la restructuration de la CENI et la refondation de la Cour constitutionnelle. « Il n’y a pas de politique sans morale politique », fait-il remarquer.

Précisant qu’ils se positionnent bien dans l’opposition, Pierre Lumbi en donne une nuance : « notre opposition est républicaine. Cela veut dire que nous seront ouverts. Si Félix Tshisekedi fait des choses allant dans le sens de l’amélioration d’un Etat de droit, de la consolidation de la démocratie et de la paix, nous allons l’applaudir. Mais s’il fait le contraire, nous allons le dénoncer et protester entant qu’opposants ».

Cette appartenance à l’opposition est confirmée par Moïse Katumbi lui-même à qui l’on a reproché un « silence coupable » depuis la proclamation de son ancien allié Félix Tshisekedi comme président de la république et à qui l’on a prêté l’intention de quitter la coalition Lamuka mais aussi d’avoir tourné le dos à Martin Fayulu. En effet, dans un communiqué ce 28 février annonçant les démarches amorcées pour l’obtention par lui d’un passeport biométrique, son cabinet écrit : « le combat de Moïse Katumbi et de ‘’Ensemble’’ au sein de l’opposition continue ». Position qui n’est pas malheureusement de Gabriel Kyungu wa Kumwanza et d’autres sociétaires de Ensemble qui font déjà allégeance au nouveau régime.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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