L’endommagement de la route de Matadi au niveau de l’arrêt Zappé, sur le tronçon UPN – Badiadingi, suite à la pluie diluvienne de jeudi 21 février dernier, était une situation prévisible mais aussi évitable, d’après l’ingénieur Kimbembe Mazunga. L’ancien conseiller en matière d’infrastructures de Joseph Kabila mais aussi ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, ancien ministre des Travaux publics et ancien DG de l’ex-Onatra justifie la survenance de cette catastrophe par la position mal située d’une route qui surplombe une agglomération en contrebas.
« Ce qui est arrivé, on aurait pu l’éviter s’il y avait maintenance systématique de cette route », soutient cet ingénieur en construction dans une interview exclusive à Scooprdc.net en avançant comme cause de l’effondrement et de la coupure de cette route, la divagation des eaux de pluie par manque de voies de drainage suffisamment entretenus. « Les infrastructures routières se gèrent comme on gère un corps humain. C’est ce que nous appelons la maintenance systématique. Etant une route à péage, la route Matadi devait l’être. Dommage que cette négligence occasionne des dépenses énormes à engager pour remblayer le ravin provoqué (NDLR : plus d’un million USD) », martèle-t-il.
Soutenant que la route Matadi n’a pas été dimensionnée pour le trafic qui y est effectué avec des remorques, l’ingénieur Kimbembe Mazunga plaide pour la reprise du trafic ferroviaire entre Kinshasa – Matadi. L’ancien DG de la Société Commerciale de Transports et Ports (SCTP), ex-Onatra, estime que c’est la seule façon d’épargner cette route de l’usure systématique à laquelle elle est exposée.
Le passage du reporter de Scooprdc.net sur cette voie a délié certaines langues de Kasangulu à Matadi, en passant par Kisantu, Kimpese, Songololo… : « où va donc l’argent du péage ?« , s’interrogent-elles. Car la route se détériore sans que rien ne soit envisagé pour son entretien et réparation. A ce jour, la nationale N°1 se trouve ça et là dans un état d’abandon, et ce, malgré le péage installé de Kasangulu jusqu’au pont Maréchal.
Interrogés par le média en ligne, les agents du péage s’étonnent que la route soit à quelques endroits dans cet état de délabrement, car d’après ces derniers, les recettes ne font qu’augmenter au niveau de leur comptabilité mais eux-mêmes sont payés difficilement. « Et s’il en est ainsi, qu’est ce qu’il en serait de la route qui n’a ni chère, ni âme ? », se lamentent-ils.
S’il est vrai que le nouveau régime doit batailler dure pour asseoir son autorité pour enfin donner l’impulsion et orienter sa politique sur ce qui doit être la société congolaise, d’autres secteurs à l’instar des infrastructures de communications méritent son attention particulière.
Agnelo Agnade et Nzakomba