La position tant attendue de Moise Katumbi face à l’élection de Félix Tshisekedi comme président de la république a été finalement exprimée, comme promis ce mardi 26 février par sa plateforme Ensemble pour le Changement. « Ensemble pour le Changement constate que monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été proclamé président de la République Démocratique du Congo par la Ceni, validé et investi par la Cour constitutionnelle », voilà qui ressort de la déclaration politique de cette plateforme katumbiste lue devant la presse par Pierre Lumbi, vice-président de Ensemble pour le Changement.
En effet, dans la pensée de Moïse Katumbi et ses acolytes, ce constat n’est pas la reconnaissance de Fatshi mais plutôt son acceptation comme président de la République. En termes clairs, Moïse Katumbi à travers Ensemble pour le Changement, reconnaît Félix Tshisekedi comme président légal mais non légitime. Quant à la question de travailler avec lui ou pas, Pierre Lumbi répond : « le président Tshisekedi fait son travail entant que président de la République et entant que pouvoir. Nous, nous faisons notre travail entant qu’opposition. S’il mène des actions qui sont bonnes pour la République ou pour le peuple, nous allons les saluer et nous allons les soutenir. Par contre, s’il mène des actions qui nous semblent difficile à soutenir, nous avons les dénoncer ».
Comme l’on peut le constater, cette acceptation de Félix Tshisekedi comme président de la République n’est pas du tout un cadeau de l’Ensemble. Dans sa déclaration, la plateforme katumbiste lui demande de fonder son pouvoir sur la constitution et non sur l’accord politique privé et secret qu’il a signé avec le président sortant Joseph Kabila, lequel n’engage pas la Nation congolaise.
Voulant ainsi lui accorder la chance de réussir son mandat, Ensemble pour le Changement de Moïse Katumbi l’invite à prendre des initiatives fortes susceptibles de régler la question d’illégitimité des institutions et de celle de leurs animateurs. « Il faut la restructuration de la CENI et la refondation de la Cour Constitutionnelle », préconise Pierre Lumbi en précisant : « nous allons nous situer face à Tshisekedi par rapport à sa gouvernance politique, économique et sociale. S’il fait bien, il mène des actions positives en faveur de la population, nous allons applaudir. Mais s’il ne fait rien, nous allons, entant qu’opposition, nous poser des questions et ça ne sera pas des questions agréables. S’il travaille bien, il aura probablement la légitimité des résultats. Nous sommes là pour lui rappeler quand ça ne marche pas que là, il y a un problème ».
Il demande au président de la République Félix Tshisekedi de libérer les derniers prisonniers politiques, notamment Franck Diongo, Firmin Yangambi et Eugène Diomi Ndongala et de faciliter le retour des exilés politiques et forcés à l’exil comme Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Antipas Mbusa Nyamwisi.
S’agissant de Lamuka, Pierre Lumbi ne parle pas de la fin de son existence. Par contre, il invite ses principaux leaders et leurs organisations respectives à procéder dans les meilleurs délais à une évaluation de l’action menée et à décider de sa nouvelle orientation. « Il faut voir les choses avec beaucoup de réalisme. Je pense qu’à la vérité des urnes comme combat, va succéder le combat pour la restauration d’un Etat de droit et de la consolidation de la démocratie. Ça veut dire : qu’est-ce que Félix Tshisekedi va faire pour qu’en 2023, ce qui s’est passé en 2006, 2011 et 2018 ne se reproduise plus ? Ça c’est le combat que nous devons mener au niveau de l’opposition et si Félix a encore le reflexe que nous avions tous ensemble pour la démocratie et pour l’Etat de droit, et bien probablement les convergences sont possibles. Mais pour le moment, nous pensons qu’à la lutte de vérité des urnes, doit céder le combat pour la restaurer d’un Etat de droit. Cela ne veut pas dire que nous avons lâché Martin Fayulu », déclare le vice-président de Ensemble pour le Changement et ancien directeur de campagne de ce candidat malheureux à la présidentielle.
Innocent Olenga.