Un mémorandum supposé des agents de la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) adressé au président de la République Félix Tshisekedi, a circulé dans les réseaux en début de la semaine dernière, dénonçant ainsi la gestion « calamiteuse » d’Albert Yuma à la tête de cette entreprise. Ce document non signé a fait, non seulement du buzz sur la toile, mais également le chou gras des médias nationaux mais surtout internationaux qui ont trouvé une aubaine pour en découdre avec celui qui chapote également la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et qui paraît être la bête noire des géants miniers, notamment Glencor, à cause de sa forte implication ayant conduit à la révision du Code minier.
Mais la réaction du banc syndical de la Gécamines n’a pas tardé. Mercredi 13 février dernier, douze syndicats légitimes et le bureau syndical permanent ont aussi écrit au président Félix Tshisekedi pour désapprouver ce document qui ne comporte aucune signature, donc pas authentique, et lui présenter la réelle situation de l’entreprise. Les représentants de ces syndicats se sont livrés au même exercice de clarification, mardi 19 février, devant la presse. Contrairement au mémorandum de supposés agents de la Gécamines, le banc syndical qui le qualifie de tract, déclare qu’il y a eu beaucoup de progrès au cours de ses dernières années à la GCM avec Albert Yuma.
« En 2010, l’équipe de Yuma a hérité d’une situation catastrophique caractérisée par 45 mois d’arriérés des salaires. Aujourd’hui, il n’y a pas d’arriérés des salaires à la Gécamines en dehors des mois consolidés en compensation des parcelles vendues aux agents. Il y a paiement progressif des décomptes finaux aux veuves et orphelins des agents Gécamines », déclare Kasongo Babuisha, président de l’Intersyndicale entouré de ses pairs. D’après lui, le fameux mémo des agents de la Gécamines est l’œuvre des aigris qui ne supportent pas le changement. « La vie des agents et travailleurs de la Gécamines n’est pas aisée, mais elle n’est pas non plus misérable comme on la présente », reconnaît-il en précisant que l’employeur fournit beaucoup d’efforts pour, au même moment, renouveler l’outil de travail et payer les salaires. .
Pour démontrer ces efforts du comité Yuma, le banc syndical révèle que même en temps de crise du cycle mondial des matières premières comme en 2014-2015, la Gécamines figure parmi les entreprises du Portefeuille qui n’ont pas envoyé le personnel au chômage. Elle est aussi toujours sous gestion d’Albert Yuma, la seule à envoyer en retraite honorable après de 2.300 agents pendant que d’autres sociétés de l’Etat peinent jusqu’à présent à payer les décomptes finaux.
Bref, pour le banc syndical, les motivations du pseudo mémo des agents de la Gécamines sont ailleurs. Les syndicalistes n’excluent pas le combat politique des adversaires d’Albert Yuma et les comptes qui tiennent toujours à lui régler les 7 géants miniers opérant en RDC à cause du code minier dont il est aussi l’un des pionniers. S’il faut le rappeler, le PCA de la Gécamines et président de la FEC est cité parmi les « primaturables » du Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme du président sortant Joseph Kabila qui prendra le poste du premier ministre.
Owandi.