Le gouverneur du Kasaï central Denis Kambayi Cimbumbu s’est dit « essoufflé » dans la gestion d’ex-miliciens Kamuina Nsapu et la poursuite de travaux de lutte antiérosive. Dans une adresse à la presse sur le pont Luluwa, point de chute de sa visite éclaire sur différentes voies de la ville de Kananga rendues impraticables à la suite de dernières pluies. Notamment sur la nationale numéro 1, Kananga-Tshikapa menacée de disparition à la hauteur de Bena Mande où plusieurs têtes d’érosions ont rongé une bonne partie de la route, Denis Kambayi a ouvertement présenté ses limites et appelé à l’action urgente du pouvoir public national. Un appel qui a résonné comme un véritable signal de détresse.
« Entant que gouverneur du Kasaï central et président de la Fondation Grand Kasaï, je voudrais lancer un message pathétique à son Excellence monsieur le président de la république, commandant suprême des forces armées face à ces deux fléaux qui guettent la province. D’abord le retour volontaire d’ex-miliciens Kamuina Nsapu. Aujourd’hui la comptabilité effectuée donne plus de 2000 que nous avons enregistrés à la suite de leur reddition et beaucoup d’armes récupérées avec des moyens du bord. Nous avons à ce jour beaucoup de difficultés pour gérer ceux qui continuent à se rendre volontairement. Nous sommes essoufflés ! », déclare-t-il en redoutant que cela ne dégénère à cause des mécanismes de réinsertion sociale faisant défaut.
Le chef de l’Exécutif du Kasaï central ajoute : » le deuxième fléau ce sont ces plus de 48 têtes d’érosions qui menacent la ville de Kananga, particulièrement la route numéro 1. Je suis inquiet que la situation ne soit pire dans moins de temps si on n’y prend pas garde… », fait-il remarquer.
Depuis l’entrée en fonction du nouveau président de la république Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, toutes les dépenses en dehors de celles liées au payement du personnel ont été interdites. Cette restriction a un impact sur le fonctionnement des provinces comme le Kasaï central, à en croire le gouverneur Kambayi qui plaide à ce que le cas de sa province soit traitée » différemment, dans l’urgence et avec souplesse » selon ses propres termes.
Van Frédéric Tshilanda