« Chaque année, nous subissons entre 16 et 20 milliards de dollars d’évasion fiscale, soit quatre fois notre budget annuel. Nous devons inverser cette tendance », avait dénoncé le président de la République, Félix TShisekedi, dans son discours d’investiture. Étant donné que son prédécesseur s’était déjà attaqué au secteur minier avec la révision du code, la priorité de Fatshi d’endiguer les coulages des recettes de l’Etat, doit se focaliser surtout sur le secteur de télécommunications dans lequel la fraude et la maffia ont élu aisément domicile.
Tenez, le redressement fiscal de juillet-Août 2018 effectué sur les propres déclarations des opérateurs des télécommunications, dégage 40 millions USD comme manque à gagner réalisé par le Trésor public. Pour l’année 2016 par exemple, les fausses déclarations des opérateurs de téléphonie ont fait perdre à l’Etat congolais au moins 50 millions USD par opérateur. Des redressements faits à ce sujet n’ont pas abouti à cause de la résistance des opérateurs, qui considèrent la RDC comme un pays sans loi.
D’où, la recommandation des experts en fiscalité de revoir la fiscalité congolaise qui est obsolète et favorise la fraude par un système simplement déclaratif. Ce qui fait que le contrôle de l’Etat sur ce système qui laisse champs libre aux opérateurs de télécoms, capitalistes de surcroît et pas du tout des enfants de cœur, soit depuis longtemps défaillant. A cela s’ajoute l’attitude corruptible de certains officiels qui, pour des pots de vin, sacrifient l’intérêt général de la Nation.
Et d’après les experts en télécommunications, il faudra que l’Etat qui vient d’annuler le contrat avec AGI, trouve très vite un autre opérateur capable et efficace pour contrôler en amont la volumétrie des trafics de tous les opérateurs. Car il est inconcevable par exemple que sur l’Internet, un opérateur de télécoms paie mensuellement comme taxe à l’Etat 1.600 USD. Aussi, cette libre déclaration prive-t-elle à l’Etat depuis 20 ans de prélever ses 40% sur les bénéfices réalisés par les sociétés de télécoms du fait que celles-ci ne déclarent chaque année que des pertes. Mais curieusement, elles ne ferment jamais !
Les analystes estiment que si le président Félix Tshisekedi mettait tout le sérieux dans son mandat, en combattant la fraude et la corruption à travers des sanctions sévères et exemplaires, il n’aura pas tellement besoin des financements extérieurs. « Il a ces moyens financiers énormes à la portée de la main, rien que dans ces deux secteurs de télécommunications et des mines », déclare un économiste à Scooprdc.net.
Owandi.