Porte-parole du gouvernement : qui remplacera valablement Lambert Mende ?

C’est confirmé à Scooprdc.net : Lambert Mende ne fera pas partie du prochain gouvernement. D’après ses proches, l’homme au verbe facile aurait d’ores et déjà signifié au président sortant Joseph Kabila sa décision de ne pas travailler avec le nouveau président Félix Tshisekedi. En effet, le ministre de la communication et des médias se serait reproché de l’écart de langage qu’il avait plusieurs années tenu vis-à-vis du nouveau président de la république et de son parti l’UDPS. Conscience oblige ! Réélu député national dans sa circonscription de Lodja, Lambert Mende a préféré retourner chez lui au Sankuru et y être gouverneur de province, loin des méandres de la capitale. Sa candidature validée par le Front Commun pour le Congo (FCC), aurait été déjà déposée à la CENI/Lusambo.

Ce qui est vrai, Lambert Mende qui s’en va après plus de dix ans comme ministre des médias et porte-parole des gouvernements Gizenga, Muzito Matata, Badibanga et Tshibala, laisse la tâche difficile  à son successeur.  Si pour la gestion des médias, le problème ne se pose pas du tout, par contre la barre a été placée très haut pour le rôle de porte-parole du gouvernement. « L’on peut dire tout ce que l’on peut dire sur Mende, qu’il mente ou pas, c’est un porte-parole qui sait efficacement jouer son rôle », disait Léonard Mulamba, ancien rédacteur en chef de Radio Okapi.

« Lambert Mende est une espèce rare à protéger à l’instar d’Okapi », dixit le général Wafi, l’ancien chef de la Police de la MONUSCO. D’après cet onusien, « Lambert Mende a l’art de mentir qui n’a rien d’égal. Il ment avec des mots justes. Quant il ment, il vous regarde dans les yeux. Quand bien même il sent que vous savez qu’il est en train de mentir, il ment quand même »

Jamais celui qui pourra devenir le gouverneur du Sankuru n’a refusé ni éludé une demande d’interview. Doté d’une éloquence et maîtrisant bien la langue de Molière, celui que les détracteurs ont surnommé « perroquet » ou « tshiaku national », a su à l’offensive comme à la défensive plaider la cause de l’action gouvernementale. Nationaliste, selon ses propres déclarations, il a été anti-impérialiste, paternaliste ou néo-colonialiste des occidentaux. Il n’a ou n’avait nullement ménagé les organismes internationaux et autres ONG dont il n’a cessé d’accuser de se servir de la RDC comme source des financements. Son livre « Au-delà de l’aide humanitaire » est une démonstration des manœuvres de diabolisation orchestrées  par ces organismes et ONG sur le dos des Congolais comme fonds de commerce.

D’après les observateurs, celui qui va bientôt remplacer Lambert Mende dans le gouvernement devra non seulement avoir l’éloquence, mais aussi garder le cap offensif, quelque peu agressif et brutal vis-à-vis de ceux qui mettent en mal la souveraineté et l’indépendance de la RDC.

Tâche difficile au Sankuru…

Les nouvelles fonctions du gouverneur que veut prendre Lambert Mende ne sont pas du tout un repos. Les défis énormes  à relever l’attendent. D’abord, à Lusambo-ville, chef-lieu de la province, Lambert Mende devra laver son image véritablement ternie par le gouverneur Berthold Ulungu. Toutes les tares de gestion calamiteuse de ce dernier sont retombées sur lui et sur le parti Convention des Congolais Unis (CCU). Aux Lusvillois, Lambert Mende doit rassurer que la guerre de transfert du chef-lieu vers Lodja n’existe plus à travers des actes de développement de cette entité, notamment son désenclavement et sa modernisation.

Ensuite, l’homme au verbe facile que l’on accuse, à tort ou à raison, être conflictuel et pyromane, devra se montrer rassembleur de tous les Sankurois de six territoires (Katako Kombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubefu et Lusambo). Certes, l’adversité politique est très forte dans le Sankuru mais il devra avoir des nerfs solides pour être au-dessus de la mêlée.

Enfin, pour le développement, il sera mieux pour lui d’utiliser son carnet d’adresses étant donné que jusqu’à la preuve du contraire, l’Etat congolais est un parent pauvre, pour solliciter l’appui des partenaires mais dans un respect mutuel. Le Sankuru est riche sur son sol et dans son sous-sol. C’est question d’avoir les atouts de transformer ces ressources naturelles en vrai valeur et en richesse. Voilà le véritable défi qu’a Lambert Mende pour se racheter de la mauvaise gestion de la province par son disciple, Berthold Ulungu bien qu’il ne sera pas seul pour ce combat à la tête de la province.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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