La période de la campagne électorale a été à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental, un moment des invectives dans les médias audiovisuels entre certains candidats. Visiblement, cette escalade verbale s’est résumée en « Ngoyi seul contre tous ». En effet, le gouverneur du Kasaï oriental s’attaquait à tous les autres candidats députés nationaux ou provinciaux apparemment potentiels à ses yeux : Maweja Djuna, José Mpanda, Auguy Ilunga, le fils ADC Éric Ngalula, Jean-Pierre Mutamba…
Mais si les autres n’ont pas véritablement joué son jeu, Auguy Ilunga a été l’homme qui lui a tenu la tête. Lorsque Alphonse Ngoyi passe sur sa radio RTOP et vilipende ADC Ilunga qu’il traite d’illettré, un nain scientifique, ce dernier réciproque sur sa radio RTDK en rappelant au gouverneur que les titres académiques dont il se prévaut, ont été achetés. Ces invectives qui se lancent en Tshiluba ont touché même leurs vies privées et de famille. » Toi qui te dis riche millionnaire, lequel de tes enfants a étudié et obtenu un titre académique ? », interroge Auguy Ilunga son détracteur avant de continuer : « tu n’as pas de leçon à nous donner, toutes tes filles mariées sont actuellement des divorcées retournées. Si tu continues, je vais déballer ton histoire avec la petite en bleu-blanc ».
A cette menace, Scooprdc.net a appris que Ngoyi Kasanji aurait envoyé un émissaire auprès d’ADC pour lui dire qu’il pouvait tout mettre à nu, sauf cette histoire de la petite en bleu-blanc. Cette histoire est toujours mystère pour les mbuji-mayiens qui tenaient à la connaître.
Une autre menace que Ngoyi Kasanji a contrée, c’est celle de José Mpanda qui, désemparé par les attaques médiatiques injustifiées de son ancien mentor à son égard, a explosé sur sa radio Lotus : » wapitshishi bia bungi. Kamama kalayi ne kadi kakula », entendez « vous avez beaucoup exagéré. Cette fois-ci, le muet promet parler ». Cette menace de l’ancien proche du gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji visait le déballage de la vie privée de ce dernier que le monde ne connaît pas. Le gouverneur provocateur aurait appelé les partenaires de José Mpanda à Kinshasa pour demander que ce dernier ne mette pas sa menace en exécution. En plus, il aurait envoyé un texto à Mpanda pleurnichant en ces termes : « ukadi mumona muana uvula tatuende bilamba anyi ? ». Ce qui signifie : « as-tu déjà vu un enfant déshabiller son père ? ». Poli et bien éduqué, le député national Mpanda a passé l’éponge malgré que » Tshiobesha » (Ndlr : surnom très adulé du gouverneur Ngoyi Kasanji) ne le laisse toujours pas tranquille.
Sans toutefois le savoir, dans son bras de fer médiatique avec ADC Ilunga dont la témérité a été vivement saluée à Mbuji-Mayi, Ngoyi Kasanji s’est fait son directeur de campagne en le faisant passer pour un candidat de compassion et de révolte auprès de la population. Ce dernier est parmi les meilleurs élus de la ville.
Leurs invectives ont continué même après le vote jusqu’à ce que le gouverneur ait pété le plomb, samedi 06 janvier, et a envoyé une expédition punitive pour réduire au silence la chaîne RTDK. Les militaires et la milice 100% à la solde du gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji sont descendus à deux reprises saccager ce média qui dérange le chef. Une expédition punitive qui s’apparente à un attentat contre ADC Ilunga d’autant plus qu’au moins trente douilles de balles réelles ont été tirées sur son domicile, voisin de sa chaîne.
Un groupe de policiers qui assiégeait, jusqu’au moment où le reporter de Scooprdc.net quittait la ville, la chaîne RTDK sur ordre du maire de la ville. Ce dernier a déclaré avoir ordonné la fermeture de ce média sous prétexte que qu’il aurait envoyé la population dans la rue jubiler la victoire de Félix Tshisekedi. Mais l’autorité urbaine confond « ordonner la fermeture » et « saccager ». Ici il s’agit d’un acte de vandalisme doublé d’attentat qui constitue une infraction. Tout Mbuji-Mayi dit qu’il a été beurré par le gouverneur. Maintenant que Félix Thisekedi est passé président de la république, comment se sentent le gouverneur et le maire ? Bon, ils diront sans doute que la politique est dynamique.
Georges Ilunga.