L’image et la réputation que l’opposition congolaise a données à la machine à voter, ont longtemps désorienté l’opinion nationale et internationale quant à sa fiabilité et sa crédibilité. Si aux législatives les soupçons étaient quasi inexistants, à la présidentielle beaucoup de mauvaises choses ont été dites par les opposants contre cette innovation de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), rien que pour intoxiquer la population et la pousser à son rejet. D’abord c’était que seule la photo de Joseph Kabila était configurée sur toutes les machines pour orchestrer la fraude massive. Ensuite, ils ont fait croire après que Joseph Kabila a choisi son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary, que c’est la photo de ce dernier qui a été reconfigurée dans la machine à voter. Ils ont même soutenu que le jour du scrutin, ces machines ne donneront sur le bulletin de vote malgré autre choix des électeurs que le visage du candidat FCC. Machine à voler, machine à tricher, tous ces qualificatifs ont été collés à l’invention de la firme sud-coréenne Miru.
Ce qui n’a pas été heureusement le cas le 30 décembre dernier. Toutes les personnes ayant voté et interrogées par Scooprdc.net ont toutes vanté le mérite de cette technologie qui a réduit non seulement le temps de vote, mais également les coûts de vote et a fait éviter l’impression de plusieurs tonnes de carnets de bulletins de vote. Le reporter du média en ligne qui a observé le déroulement de ces élections à Lusambo-ville et Lusambo territoire au Sankuru, a constaté que tous les trois candidats favoris à la présidentielle (Martin Fayulu, Emmanuel Shadary et Félix Tshisekedi), avaient chacun des voix dans un bureau tout comme dans un autre à des proportions variantes.
A la cabane de Lusambo où il y avait quatre bureaux par exemple, dans le bureau A, Shadary a réalisé 119 voix sur 222 votants, tandis que TShisekedi et Fayulu ont obtenu respectivement 69 et 15 voix. Dans le bureau C, les résultats donnaient 80 voix à Shadary, 75 à Tshisekedi et 9 à Fayulu sur 198 votants. Mais quand il s’est rendu dans la cabane de Kabondo dans le bureau B de l’Institut Mukuasa, là Félix Tshisekedi a obtenu 156 voix, Emmanuel Ramazani Shadary 47 voix et Martin Fayulu 5 voix. A Bakwa Mbumba, 60 Km de Lusambo-ville, c’est un véritable vote-sanction à l’endroit d’Emmanuel Ramazani qui a été observé. Les bakwa mputu de cette localité tout comme d’autres des localités occupées par cette tribu, ont fait payé au candidat FCC toutes bévues et les tueries commises sur les populations par les forces de sécurité pendant le phénomène Kamuina Nsapu. Les résultats sortis de différentes machines de vote chez les Bakwa mputu ont donné une très large victoire à Félix Tshisekedi sur Martin Fayulu et Emmanuel Shadary. Egalement les échos en provenance de Mbuji-Mayi, au Kasaï oriental accordent une victoire écrasante du candidat de CACH sur ceux de LAMUKA et FCC. Cependant, cette tendance est tout autre dans d’autres provinces où Martin Fayulu et Emmanuel Shadary se sont placés aussi en tête avec de bons résultats.
Ainsi, tout porte à croire que l’invention de la sud-coréenne Miru n’a pas été conçue sur mesure du candidat de la Majorité présidentielle comme cela a été distillé par l’opposition congolaise dans l’opinion publique. La logique obligerait que cette opposition présente beaucoup d’excuses au président de CENI, Corneille Nangaa, qu’elle a vilipendé et diabolisé tout au long du processus électoral. Mais à voir l’orgueil qui caractérise généralement la classe politique congolaise, il est certain que cette exigence d’élégance et d’ordre d’éthique sera loin d’être observée. Dommage !
Mais malgré toutes les humiliations subies, Corneille Nangaa sort tête haute avec sa machine à voter qui pourra efficacement servir aux prochaines élections. Elle a contré les bourrages des urnes et autres formes de fraude. Qu’on le veule ou pas, chapeau bas à Nangaa et son bureau qui n’ont pas fléchi aux exigences désorientées de l’opposition congolaise !
Georges Ilunga.