Le vote qu’il y a eu dimanche 30 décembre pour la présidentielle et les législatives nationales et provinciales sur l’ensemble du territoire, a livré dans chaque coin ses réalités. C’est le cas de la circonscription de Lusambo-ville, chef-lieu de la province du Sankuru où la tricherie a été beaucoup plus constatée que la fraude. En effet, si à la présidentielle le duel n’était pas chaud faute de campagne sérieuse menée en faveur des candidats FCC, LAMUKA ou CACH et n’a pas favorisé la fraude et tricherie, aux nationales et provinciales par contre, les biceps financiers ont été brandis par certains candidats pour acheter bon marché les voix des électeurs.
Pauvre, misérable et quelque peu aliénée, la population a mordu facilement à l’hameçon et suivi les chants de sirène au lieu d’un choix syndicaliste que doit incarner le successeur de Louis Kasendwe à l’Assemblée nationales. Des membres des centres et bureaux de vote, en passant par les agents de l’ordre jusqu’à l’électeur, tout le monde a été conditionné d’une manière ou d’une autre par certains candidats nantis. Si les agents de la CENI l’ont été nuitamment, avec les électeurs ça s’est passé même en pleine opération de vote dans les centres et bureaux.
Postés à tous les coins des centres comme des chats piégeant des souris, les proches et collaborateurs desdits candidats ont distribué l’argent, malheureusement des miettes, pour détourner les voix en leurs faveurs. Certains ont fait voter les mineurs en complicité des agents de bureau. C’est le cas du site de l’Institut Boyambi sur l’avenue Mahenga où des enfants de douze et treize ans ont eu droit aux suffrages. Les billets de cinq cents et mille francs ont réglé facilement l’affaire. D’autres électeurs ont voté deux, trois voire quatre fois sous les yeux bien fermés des agents de la CENI. Celle-ci aurait aussi intentionnellement omis beaucoup de noms d’électeurs sur ses listes qu’elle a affichées la veille du scrutin. Manœuvre qui a sensiblement diminué le taux de participation jusqu’à moins de 20℅ dans certains bureaux.
A cause de pauvreté, le reporter de Scooprdc.net a vu des personnes courir dans tous les sens pour se faire des témoins des candidats. Ce n’est pas par amour, mais juste pour avoir un peu d’argent de collation. Pour preuve, une dame recrutée est interrogée par un candidat : « madame, vous êtes mon témoin. Quel est mon nom et j’ai quel numéro ? ». Elle ne savait rien de ce candidat dont elle est pourtant censée être l’œil vigilant dans la salle de vote ! Une autre est allée solliciter un acompte sur son acompte de 5 dollars (8.000FC) auprès d’un candidat en ces termes : « je suis retenue comme votre témoin. Voudriez-vous bien me donner 2 mille FC sur ma collation pour que j’achète la nourriture aux enfants ». En effet, à voir la bousculade, le témoigne était un petit job rémunérateur ! Expression de la misère…
Comme des moutons, la majorité des électeurs lusvillois ont voté aveuglement sur des considérations pécuniaires et tribales sans accorder l’intérêt au discours bien chapitré tenu par certains candidats moins nantis, pourtant important pour le développement et l’émergence de leur entité confrontée à plusieurs difficultés et qui n’a jamais décollé depuis trois ans qu’elle est chef-lieu de la province. Bref, le besoin immédiat du ventre et le tribalisme ont primé sur le choix judicieux d’un vrai avocat des intérêts de la ville. A cette allure, les lusvillois risquent de regretter encore cette fois-ci comme ils l’ont fait sur leurs choix antérieurs de 2006 et 2011 surtout aux nationales, parce qu’ils sont toujours loin de se choisir la personne véritablement capable, outre la mission de légiférer et de contrôler la gestion du gouvernement, de trouver des solutions grâce à son carnet d’adresses aux desideratas de sa base.
Le reporter de Scooprdc.net qui a échangé avec les populations de contrées environnant la ville de Lusambo-ville dans un rayon de 15 Kms (Mukuasa, Tshiakabenyi, Tshileta, Ikoka, Kasanga, Ndundu a Milo, Yanduyi, Diuma et Kanana Mutala, Lukengu, Nyengele…), a regroupé leurs besoins en construction des centres de santé, adduction d’eau potable, construction des écoles, dotation des moulins et des équipements de football aux jeunes. A cela ajouter les besoins propres de la ville, notamment l’eau, l’électricité mais surtout le désenclavement. Un véritable défi à relever.
Owandi.