Avec ses plus de 150 centres et plus de 350 bureaux de vote, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) est sans doute une véritable pourvoyeuse d’emplois dans le territoire et ville de Lusambo. S’il faut prendre au moins cinq agents dans un bureau de vote, la Centrale électorale doit employer au moins 1750 agents temporaires. A cela ajouter un chef de centre et un technicien par centre de vote ainsi que des superviseurs, au moins 2100 emplois sont rassurés aux Lusvillois.
A voir l’engouement au siège provincial de la CENI et surtout le déploiement des agents sur terrain qui s’y effectue, l’impression est que tout Lusambo-ville se vide de ses habitants. Enseignants, directeurs d’écoles et préfets des études, infirmiers et fonctionnaires de l’Etat, pasteurs d’églises ainsi que certains chômeurs se sont faits recruter.
La bousculade observée au siège de la CENI pour arracher cet emploi temporaire est justifiée par deux raisons. D’abord le niveau élevé de chômage à Lusambo-ville où il n’y a que la fonction publique et l’enseignement comme emploi. Aucune de sociétés de télécommunications qui sont opérationnelles dans ce chef-lieu de la province du Sankuru (Airtel, Vodacom et Orange), n’a installé ne fut-ce que un shop ! Comme banque, la ville ne compte qu’un guichet de Rawbank. Pas un seul grand magasin ni supermarché. Pas non plus d’ONG de grande envergure.
Ensuite, les salaires « alléchants » que propose la CENI font courir la majorité de Lusvillois : 800usd plus un téléphone Android pour chaque superviseur ; 400usd pour le chef de centre et le technicien ; au moins 125usd pour le président du bureau de vote ; entre 35 et 70usd pour les autres membres du bureau (secrétaire, ascenceurs…). Dans une ville où la misère bat son plein, c’est un appât. Ce qui fait, selon les témoignages recueillis par Scooprdc.net, que certains candidats au recrutement donnent des chèvres et d’autres hypothèquent de documents parcellaires pour arracher ce petit emploi…
En effet, depuis trois ans que la cité de Lusambo est devenue une ville abritant le chef-lieu de la province du Sankuru, elle ne s’est pas encore vêtue d’une robe véritable d’une ville. Pas d’eau au robinet, pas d’électricité, pas de routes, enclavement, vieillissement et délabrement des infrastructures… Bref, tout est à refaire à Lusambo-ville, en commençant par son désenclavement. Ensuite chercher des investisseurs pour exploiter les potentialités qu’offrent la ville et le territoire de Lusambo, notamment la forêt et le sous-solbqui regorgent des bois de qualité et des minerais importants.
Owandi