Incendie du matériel de la CENI : Lambert Mende à son tour, accuse Lamuka de pyromanie

Dans une communication faite à la presse ce vendredi 14 décembre à Kinshasa, Lambert Mende Omalanga, Ministre de la communication et médias, porte-parole du Gouvernement et chef de la cellule communication du Front Commun pour le Congo (FCC) a essentiellement axé sa communication sur ce qu’il qualifie des “inquiétudes exprimées par d’aucuns concernant le tournant que prend le processus électoral au regard des entraves délibérées et des actes hostiles dans le déroulement de la campagne électorale qui est entrée dans sa dernière ligne droite“.

Comme il fallait s’y attendre, Lambert Mende qui pourtant prenait la parole en qualité de porte-Parole du Gouvernement, a tout simplement glissé sans autre forme de procès dans une litanie d’accusation visant l’opposition ” Lamuka” et son candidat Martin Fayulu d’être sans l’expliciter l’auteur ou les auteurs intellectuels, voir politique de ce qui est arrivé à l’entrepôt de la Centrale électorale qui a pris feu la nuit du 12 au 13 décembre dernier.

Depuis que cet événement malheureux a eu lieu, toutes les autorités qui se sont exprimées ont sans tenir compte de la présomption d’innocence, pointés plus ou moins directement un candidat présidentiel et sa plateforme, et ce, avant même le début d’une quelconque enquête préliminaire. Ces différentes déclarations accusatrices sont tenues dans la confusion selon que l’on est membre du FCC et membre du Gouvernement, ou comme adversaire politique. S’il est vrai que la campagne électorale se déroulait jusqu’il y a peu sans incident majeur, le ministre chef de la cellule de communication du FCC accuse des personnes selon lui, connues pour leur extrémisme et qui ont, de toute évidence, reçu ou se sont données (c’est selon), la mission de torpiller ou de décrédibiliser ledit processus électoral, en s’adonnant depuis quelques jours à un travail de sape organisé, plutôt que de dérouler, comme il se doit, à l’intention des Congolaises et des Congolais leur programme qui doit en substance être la déclinaison de l’offre politique qu’ils entendent leur servir durant les cinq prochaines années.

Aujourd’hui, la volonté de bloquer le processus électoral n’est vue que du côté de l’opposition, et Lambert Mende oublie curieusement que ces élections devaient avoir lieu il y a de cela deux ans. Était-ce la volonté de cette opposition de le retarder à ce point? Ceux qui ont bénéficié du glissement de deux ans, se trouvent-ils à l’opposition ou au FCC!

En multipliant ces accusations contre le candidat de l’opposition que différents membres du FCC considèrent déjà comme bouc émissaire ou responsable de toutes violences orchestrées depuis lors, une certaine opinion pense plutôt que l’allégeance faite à ce dernier partout où il passe, commence véritablement à mettre mal à l’aise ceux qui l’on traité de poids mouche hier. Sinon, comment explique t-on les morts par balle enregistrés à Lubumbashi, Kalemie, Mbuji-Mayi etc. Des propos haineux tenus ouvertement par certains gouverneurs FCC sans qu’ils ne soient condamnés !

Aussi longtemps que les uns et les autres auront le sentiment de croupir sous le joug de leur propre compatriote, ou subir une injustice quelconque, l’on assistera sans cesse à cette envolée verbale qui profitera peut-être aux vrais pyromanes qui ne sont ni du pouvoir, ni de l’opposition. L’histoire de M’zee Laurent Désiré Kabila en est un exemple.

Ben Lévi 
  • Bendélé Ekweya té

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