Alors que l’attention de tous les congolais est focalisée sur la campagne électorale, l’Union Européenne par sa chambre de Conseil a décidé, ce lundi 10 décembre, de prolonger ses sanctions contre 14 responsables et dignitaires congolais de la Majorité présidentielle. Ces derniers sont sous ces sanctions il y a de cela deux ans. Celles-ci consistent en un gel des avoirs et une interdiction de visa pour l’Union Européenne pour ces 14 personnes dont Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du FCC à la présidentielle de ce 23 décembre. Elles ont été adoptées le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017 en réponse aux entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l’homme qui y étaient liées.
Ni alors le plaidoyer de Kikaya bin Karubi, ni les menaces de She Okitindu, encore moins la verve de Lambert Mende n’ont eu raison de l’Union Européenne. L’organisation occidentale a par contre énervé une fois de plus l’Etat Congolais avec cette reconduction des sanctions sur ses dirigeants notamment l’ancien VPM de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary et son candidat président de la République en pleine campagne électorale.
Si à l’opposition on applaudit et se réjouit de ce chauffage sous les pieds du candidat FCC, il faut reconnaître toutefois que certaines accusations portées contre le dauphin de Joseph Kabila ne sont pas fondées. A titre d’exemple : « la répression sanglante de Bundu dia Kongo dans le Kongo Central » telle que la haute représentante l’a dit. L’opinion se souviendra que c’est le général Denis Kalume qui fut à cette époque ministre de l’intérieur et non le pauvre Shadary châtié aujourd’hui. Aussi, dans les atrocités du Kasaï avec la milice Kamwina Nsapu, Shadary n’a fait qu’hériter d’une situation chaotique lui laissée par son prédécesseur Evariste Boshab et le gouverneur Alex Kande qui, par leur légèreté et clientélisme, ont fait dégénérer cette situation ayant conduit malheureusement à la mort de plusieurs congolais, y compris deux experts des Nations-Unies.
Ce qui fait dire toujours aux officiels congolais que les sanctions des européens dictées par un paternalisme injustifié, sont politiques que juridiques. Mais personne ne les écoute. Shadary et ses co-accusés n’ont qu’à faire jusqu’en décembre 2019.
Nzakomba