Sankuru : province totalement délabrée !
Situé au centre de la RDC, le Sankuru est confronté à une situation désastreuse en pleine 21ième siècle : pauvreté, manque d’infrastructures routières, sanitaires et scolaires, carence énergétique (électricité et eau)… Pourtant cette nouvelle province issue du démembrement du Kasaï Oriental est riche en minerais et a eu la chance d’avoir ses dignes fils dans tous les gouvernements qui ont travaillé depuis l’arrivée des Kabila (Lambert Mende Omalanga Lambert, porte-parole et ministre des médias ; Maguy Kiala, ministre de la jeunesse ; Leonard She Okitundu, vice-premier ministre et ministre des Affaires Étrangères ; Emery Okundji, ministre de PTNTIC ; Charles Okoto, ambassadeur de la RDC en Chine ; Christophe Lutundula, ancien premier-vice président de l’Assemblée nationale, Michel Lokola, ancien ministre de budget…). Malgré, les grands postes de responsabilité qu’ils occupent ou ont occupé dans différents gouvernements, ils n’ont pas pu développer leur province. Par contre, celle-ci a été totalement le cadet des soucis des programmes « 5 chantiers de la République » et « Révolution de la modernité » durant le mandat de Joseph Kabila. Malédiction ou manque de conscience collective ?
Aujourd’hui, Lusambo-ville, chef-lieu de cette province ressemble à un grand village. Non seulement cette ancienne capitale du Grand Kasaï d’avant 1955 est enclavée du fait que la route principale de ravitaillement qui mène à Kananga ou Mbuji-Mayi est complètement impraticable, mais aussi elle est dépourvu des infrastructures, d’eau potable et d’électricité. La Snel et la Regideso qui ont fait la pluie et le beau temps à l’époque de Gilbert Tshiongo comme PDG, sont l’ombre d’elles-mêmes. Il faut dire en passant que Gilbert Tshiongo est natif de Lusambo-ville. L’hôpital général avec ses six pavillons qui fonctionnait merveilleusement du temps de sœur Gabrielle de la Congrégation de Saint Vincent de Paul, n’est qu’un tombeau blanchi. La route vers Lubefu pourtant réhabilitée par la Coopération belge, faute d’entretien, est retombée dans l’impraticabilité.
Avec le découpage territorial, tous les espoirs exprimés du développement se sont évanouis avec la gestion de la province par le duo « Ulungu-Lokadi ». Le gouverneur et son vice sont tous les temps absents de la province et souvent entre Kinshasa et Belgique. En trois ans, ils affichent un bilan largement négatif. Pire, ils ont détruit le peu d’infrastructures qui restaient encore à Lusambo-ville, notamment le pont sur le ruisseau Kabondo, reliant la ville et la cité. Ce pont qui a été dépouillé de ses planches sous prétexte de le moderniser, est resté pendant plus de neuf mois non-opérationnel. Actuellement, il est devenu une petite passerelle où ne peuvent passer que motos et piétons.
Aux dernières nouvelles à notre possession, Lusambo-ville est confrontée à l’épidémie de choléra. La ville où la ministre de la jeunesse Maguy Kiala est candidate députée nationale, n’a pas d’eau potable. La population misérable du Sankuru ne sait plus à quel saint se vouer. Mais curieusement, c’est vers elle que tous les acteurs politiques ci-haut cités se dirigent pour solliciter les soufrages aux élections du 23 décembre prochain. Un vote-sanction ne mériterait-il pas pour eux !
Jordache Diala