Depuis que le Gouvernement congolais, par l’entremise du Ministère de PT-NTIC, a décidé un contrôle rigoureux de toutes les consommations téléphoniques (appels, SMS, Internet) à partir de ce 1er décembre, les opérateurs en télécommunications qui ont érigé depuis des années la fraude comme mode de gestion, s’agitent comme des petits diables dans le bénitier. En effet, ayant échoué dans leurs méthodes peu démocratiques d’empêcher la signature par le premier ministre du décret de contrôle fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’ARPTC (lire l’article de Scooprdc.net « Fraude dans les télécoms : pour un pot de vin, Bruno Tshibala accusé de complicité »), ces opérateurs qui se coalisent dans le mal, recourent à l’instrumentalisation des médias à coup de billets verts, pour diaboliser les ministres de PT-NTIC, Emery Okunji, et des Finances, Henri Yav.
Dans un mémorandum sans date ni signature remis à la presse jeudi 29 novembre au travers le Comité Professionnel des fournisseurs des services de la téléphonie, ces opérateurs des télécoms, non seulement décrient le choix de la Société African General Investment Limited (AGI), chargé d’installer le système de contrôle des flux téléphoniques générés par eux, mais aussi s’apitoient sur le sort des consommateurs. Ils font croire que la mise en place d’un nouveau système de contrôle des flux téléphoniques des réseaux des opérateurs des télécommunications, occasionnerait 27% de hausse de taxes et 60% de prix de l’Internet. Pire, ils se font avocat de la firme française Entreprise Télécoms qui a failli dans sa mission de les contrôler !
L’agitation des opérateurs en télécommunication camouflée derrière une fausse compassion envers les consommateurs à qui ils rendent d’ailleurs des services de mauvaise qualité, s’expliquerait par le fait que leur tentative de bloquer au niveau de la Primature la signature du décret précité a totalement échoué malgré le pot de vin consistant qu’ils ont coulé. Ce décret a finalement été adopté par le Conseil des ministres lors de sa 12ième réunion ordinaire du vendredi 23 novembre dernier.
Comme qui dirait le « chien aboie, la caravane passe », le Gouvernement congolais est résolument déterminé sur injonction personnelle du président de la République, apprend Scooprdc.net, à juguler la fraude à grande échelle dans le secteur des télécommunications dont le système déclaratif accordé aux opérateurs joue en défaveur du Trésor public. A l’ARPTC comme au Ministère de PT-NTIC, on s’étonne que les opérateurs des télécoms récusent la société AGI comme si la désignation de l’opérateur de contrôle relevait de leurs prérogatives. En quoi ce contrôle gêne-t-il, quand l’ARPTC sous-traite ses services ? Si les accusations de contrat léonin ou de pot de vin formulées contre les deux ministres et qui sont déjà arrivées aux oreilles du président de la république, sont contre-productives, ce que les deux membres du gouvernement sont dans le bon. Comme pour les miniers, le gouvernement ne fléchira pas face aux caprices des opérateurs en télécoms.
Les informations et les relevés mensuels de consommations téléphoniques de différents opérateurs en RDC dont dispose Scooprdc.net et se propose de les publier prochainement, démontrent la fraude à grande échelle perpétrée par ces opérateurs. Ce qui pousse ces derniers à s’opposer à un contrôle rigoureux. Mais autant que le gouvernement protège les investisseurs, autant il protège les consommateurs, autant aussi il protège ses revenus. Dossier à suivre !
Ginno Lungabu