Sanctions de l’UE : les « jérémiades-coup de gueule » de She Okitundu

Devant les ambassadeurs, les représentants des organisations internationales et chefs de missions consulaires, le vice-premier ministre et ministre congolais des affaires étrangères a tenu, ce 30 novembre dans la salle de congrès du Ministère des affaires étrangères, des propos à la fois plaintifs et menaçants au sujet des sanctions de l’Union Européenne sur certaines personnalités congolaises dont le candidat du FCC à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary. « Ces mesures punitives de l’UE dénotent une posture de supériorité surannée aux antipodes du partenariat coopératif et de respect mutuel entre l’Afrique et l’Europe », se lamente Leonard She Okitundu.

Faisant allusion à sa conversation téléphonique la semaine dernière avec la haute représentante de l’UE aux affaires étrangères et vice-présidente de la Commission Européenne, She Okitundu révèle que celle-ci a été presqu’un discours de sourds. Alors que le gouvernement congolais sollicitait le retrait de ces sanctions qualifiées de politiques et d’illégales avant la tenue des prochains scrutins afin de remettre sur un même pied d’égalité tous les candidats à l’élection présidentielle, l’UE a préféré une reconduction technique de celles-ci, envisageant leur révision après le déroulement des élections.

Désespéré, She Okitundu dit avoir sollicité même, faute du retrait pur et simple de ces sanctions, leur suspension moyennant une période probatoire ce, au nom des relations historiques entre l’UE et la RDC, mais la dame est restée de marbre. « Il se dégage une inégalité de traitement à ces élections entre les différents candidats frappés par ces mesures et les autres…Emmanuel Ramazani Shadary est ainsi privé de sa liberté fondamentale de se mouvoir pour expliquer aux partenaires extérieurs la pertinence de sa vision. Par-dessus le marché, cette privation de liberté d’aller et venir peut être à dessein exploitée négativement par ses adversaires. Du coup, nous avons à faire ni plus ni moins à un cas flagrant d’ingérence inacceptable dans le processus électoral congolais de la part de l’UE « , se plaint le patron de la diplomatie congolaise.

Face à cette fin de non-recevoir, en désespoir de cause, déclare She Okitundu, la RDC se voit, après deux ans de patience, dans l’obligation de prendre des mesures de rétorsion qui s’imposent. Le refus par la CENI d’accréditer les observateurs de l’UE, avoue le VPM et ministre congolais des affaires étrangères, s’inscrit dans cette logique.  » A la souveraineté de l’UE, nous allons opposer la souveraineté congolaise de prendre des mesures de rétorsion contre les mesures qui ont été prises. Les autorités congolaises ne sont pas masochistes. A force de taper sur nous, nous allons réagir. Nous étions patients pendant deux ans, nous n’avions pas pris de mesures de rétorsion parce nous avons voulu trouver conformément à l’accord de Cotonou une réponse aux sanctions qui ont été prises « , menace finalement She Okitundu tout en précisant que le gouvernement congolais demeure ouvert à des discussions constructives.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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