Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le professeur et candidat de l’opposition à l’élection présidentielle du 23 décembre, Freddy Matungulu Ilankir, a dénoncé les « incohérences » qu’il trouve sur la liste de membres nommés pour la campagne du candidat FCC à l’élection présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary. Sur cette liste figurent presque tous les membres du gouvernement en commençant par le premier ministre, tous les gouverneurs de provinces, le président de l’Assemble nationale et les députés nationaux et provinciaux ; les anciens officiers supérieurs de l’armée et de la police. Bref, c’est tout l’appareil de l’Etat qui est impliqué dans la campagne du candidat choisi par le président sortant Joseph Kabila. Freddy Matungulu qualifie cette composition de l’équipe de Shadary de « traumatisante et incompréhensible ». L’ancien ministre des finances de Joseph Kabila qui a démissionné en son temps » motu proprio », refusant le dictat de cabinet occulte de la Présidence, a interpellé, non seulement le premier ministre Bruno Tshibala, mais également le directeur de cabinet du chef de l’État sortant, son collègue de la colline inspirée Néhémie Mwilanya, à la décence et au bon sens. « Où est passée la décence ? Où est passé le simple bon sens? Le respect de la notion de conflit d’intérêt est fondamental dans le bon fonctionnement des institutions de l’État. Et là nous avons franchi un cap tout à fait dangereux, extrêmement dangereux« , dénonce-t-il. Comme un prophète de la bible, l’enseignant de la Faculté d’Economie, tel Élie devant les prophètes de Baal exhorte : « je demande au premier ministre et au directeur de cabinet du président de la république de savoir faire le bon choix. De tirer les conséquences des actes qu’ils viennent de poser. Ils doivent démissionner de leurs fonctions officielles ou se retirer de cette équipe de campagne« . En d’autres termes, Freddy Matungulu estime que l’on ne peut pas être en même temps juge et partie.
Le SG aux Sports Barthélemy OKito aussi interpellé
Pendant que les statuts réagissant l’Administration publique interdisent formellement les fonctionnaires de l’Etat de s’adonner à la politique active, le secrétaire général aux Sports transgresse allégrement cette disposition pensant bien plaire à « le corbeau et le renard » alors que même l’article 36 de la loi électorale stipule : « est interdite, l’utilisation à des fins de propagande électorale des biens, des finances et du personnel de l’Etat, des entreprises, établissements et organismes publics et des sociétés d’économie mixte. L’utilisation des biens, des finances et du personnel publics visés ci-dessus est punie de radiation de la candidature ou de l’annulation de la liste du parti politique, du regroupement politique ou des indépendants qui s’en rendent coupables ou dont le candidat s’en rend coupable ». Bien que se refugiant toujours derrière l’Association culturelle « Ana Mongo » regroupant les Mongo et les Tetela pour exprimer ses couleurs politiques, les analystes politiques rappellent au SG des Sports que la campagne électorale est une activité hautement politique qui, au regard de sa fonction au sein de l’Administration publique est objet de conflit d’intérêt. « Ce n’est pas par la violation des lois du pays que l’on peut aider un futur président de la République censé être lui-même garant du respect de la Constitution et de lois de la République », réagit un « ana mongo » juriste et apolitique à Scooprdc.net qui conseille au candidat Emmanuel Ramazani Shadary d’extirper de son équipe de campagne toutes les personnes compromettant son action et son avenir de chef de l’Etat.
Ginno Lungabu.