Il est vrai que c’est un semblant d’augmentation budgétaire dans les secteurs de la santé et de l’Enseignement pour l’exercice 2019, il est cependant inquiétant de l’affection floue de certaines ressources dans ces deux secteurs qui entrent dans la rubrique « les autres affaires liées à l’enseignement » et « les autres affaires liées à la santé ». En effet, le budget des axes prioritaires des deux secteurs sont restés maigres. Pour la santé par exemple, bien que le budget soit revu jusqu’à 10%, les hôpitaux généraux et la lutte contre les épidémies, ne fonctionneront qu’avec moins d’un pourcent chacun, alors que les autres affaires liées à la santé ont 6%. De même les 11% sur les 17% alloués à l’Enseignement sont affectés aux autres affaires, laissant ainsi des miettes a l’EPSP et à l’ESU, soit près de 4% les deux.
Ces « autres affaires » liées aux différents secteurs qui prennent la part du lion du budget 2019 laissent des zones d’ombre dans ce budget voté vendredi dernier par les députés nationaux (hors mandat). De quoi sont concrètement constituées ces autres affaires liées à l’Enseignement ou à la Santé ? Même les députés ne savent pas le dire avec précision alors que les secteurs de base, l’EPSP et l’ESU ne disposent que d’environ 4%. En réalité, renseignent quelques députés qui ont requis l’anonymat, l’augmentation du budget de l’enseignement n‘est que formelle pour répondre aux exigences des partenaires internationaux. La réalité est que les 11 % sur 17 alloués aux autres affaires de l’enseignement n’ont en réalité rien à avoir avec le secteur. Mais pour un autre député de l’opposition, c’est une véritable escroquerie budgétaire. Pour lui, c’est avec cet argent que les institutions gouvernantes comme la Présidence et le Gouvernement réalisent des dépassements budgétaires de plus 100 à 250%.
Du reste, les dépenses sont reparties notamment en dette publique, frais financiers, dépenses du personnel, de prestations, transferts et interventions de l’État. En termes des dépenses par grandes fonctions, les services généraux des administrations publiques prennent la part du lion avec plus de 33% du budget national suivis de l’enseignement 17 %, des affaires économiques 16% ainsi que de l’ordre et sécurité publique 11%.
Sur les 33% du budget national alloués aux services généraux des administrations publiques, les affaires financières et budgétaires ont à elles seules plus de 11%. Quant aux 16% des affaires économiques, le budget de l’agriculture et élevage est revu à plus de 3% et 2% pour le développement rural.
En termes des dépenses par administration, il faut noter que la Présidence fonctionnera avec 1,40% du budget, le parlement près de 3% comme les provinces, le pouvoir judiciaire 1,89%, la CENI près de 4%, ainsi que l’intérieur, sécurité et défense qui fonctionneront avec un budget de plus 14%, géré en grande partie par le président de la République. Avec cette répartition budgétaire, le social aura du mal à s’améliorer.
Mike Varron 16 de la campagne