Dans son rapport 2018 sur l’état de la liberté de la presse et d’expression en RD Congo intitulé » Journalistes et Médias sous pression, les élections de tous les dangers« , l’organisation non gouvernementale de défense et de promotion de la liberté de l’information » Journaliste en Danger » (JED) a rendu public, ce vendredi 2 novembre à son siège de Kinshasa, les résultats du monitoring des atteintes à la liberté de la presse pour une période d’une année allant du 3 novembre 2017 au 2 novembre 2018. Pour cette année, dit le secrétaire général de JED, le constat reste mitigé, comparativement à l’année dernière où le nombre d’attaques contre les journalistes et les médias réduits au silence reste élevé (54 cas de violation contre 49). Et ce, sans qu’aucune mesure, ni politique, ni législative ne soit prise par les autorités du pays en faveur de la liberté de l’information.
En RDC, les défis les plus sérieux auxquels est confronté le droit d’informer et d’être informé, dit JED, restent les intimidations et les harcèlements des journalistes, les menaces et les violences à leur encontre et l’impunité des auteurs de ces atteintes à la liberté de la presse. Ainsi, le combat pour préserver la liberté de la presse en RDC a encore du chemin à faire étant donné que la censure numérique, la confiscation du matériel de travail, les pressions administratives, judiciaires et économiques sont là comme des fléaux qui rongent la liberté d’expression et d’information au Congo.
JED a dénoncé le fait qu’en 17 ans de règne du président Joseph Kabila, aucun effort n’a été fait dans différents gouvernements, tendant à empêcher ou à lutter contre l’impunité des atteintes à la liberté de la presse. « La critique de la gestion du pays par les professionnels de médias ne devrait pas non plus être considérée comme une injure, un outrage aux autorités ou une diffamation« , conseille le SG de JED.
Pour 2018, le rapport de JED relève 121 cas d’atteinte à la liberté de la presse dont 1 emprisonnement, au moins 54 cas d’arrestations ou d’interpellations, au moins 30 cas d’agression physique et de menace directe ou indirecte et 37 cas de censure ou de pressions diverses. JED regrette que les prédateurs de cette liberté de la presse aient toujours le vent en poupe. Parmi ces dernier, JED cite Emmanuel Ramazani Shadary (candidat FCC à la présidentielle, alors VPM de l’intérieur à l’époque) Barthélemy Okito (SG au ministère des sports), Alphonse Ngoyi Kasanji (gouverneur du Kasai Oriental), Augustin Nkama (bourgmestre de la commune de la N’sele), Emery Okundji (ministre de PT-NTIC), Ernest Kabila (directeur général de la RTNC), Marc Manyanga (gouverneur du Kasaï), Timothé Iyambo (conseiller juridique du gouverneur du Kasaï), Denis Kambayi (gouverneur du Kasaï central)…
JED craint ainsi à l’approche des élections du 23 décembre, une escalade de la violence vis-à-vis de journalistes et certains médias, car tout au long du processus électoral, plusieurs journalistes ont été victimes des passages à tabac, d’humiliation et leur matériel endommagé ou confisqué rien que parce qu’ils couvraient des manifestations organisées par l’opposition. D’où l’intitulé de son rapport 2018 : » Journalistes et Médias sous pression, les élections de tous les dangers« .
Nzakomba