Accusé de prédation de la liberté de la presse : Alphonse Ngoyi Kasanji se défend !

Le rapport publié par l’ONG Journaliste en Danger (JED), ce 02 novembre à Kinshasa, sur l’état de la liberté de la presse en RDC pour l’année 2018, a épinglé le gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji du Kasaï Oriental parmi les prédateurs de la liberté de la presse qui ont le vent en poupe pour avoir fait emprisonner le journaliste Eliezer Ntambwe du magazine télévisé « Tokomi wapi ?». La réaction de ce dernier est vite arrivée.

Dans une mise au point publiée en trois pages ce samedi 03 novembre, Ngoyi Kasanji se justifie : « l’action en justice du Gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji contre l’animateur précité n’était pas un règlement de compte ou encore moins une attaque contre les médias. Celle-ci visait plutôt à rétablir son honneur et sa dignité gratuitement souillés par ce chroniqueur ». Il dit avoir fondé son action sur l’article 24 de la constitution et l’article 5 du code de déontologie du journaliste congolais qui recommande aux hommes des médias le respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui mais également qui les abstreint à bannir l’injure, la diffamation, la médisance, la calomnie, les accusations sans preuves, la déformation des faits, le mensonge, etc.

Ngoyi Kasanji soutient que le journaliste Eliezer Ntambwe en conflit avec lui, s’était permis de diffuser dans son émission et cela sans vérifier, des personnes ayant débité les mensonges sur toute la ligne, accusant Mr Ngoyi Kasanji, d’avoir extorqué par des coups et le trafic d’influence, le diamant d’un certain OLOMI. « Chose grave, en conclusion de son émission, M. Ntambwe a déclaré que les gouverneurs du Kasaï oriental et du Sankuru ont leurs résidences permanentes à Kinshasa. Ils partent en mission dans les provinces qu’ils sont censés administrer. Ils passent l’essentiel de leur temps à Kinshasa, à l’hôtel du fleuve, dansant avec des petites filles », déplore Ngoyi Kasanji dans sa mise au point en précisant que « ces déclarations étant du genre à porter atteinte à l’honneur et la dignité de la personne d’Alphonse NGOYI KASANJI, ce dernier s’est référé à la justice, comme tout congolais, pour obtenir réparation du préjudice subi ».

Le gouverneur incriminé rappelle que le fait de saisir la justice, étant le régulateur de la vie en société, ne peut en rien être considéré comme une atteinte à la liberté de la presse. Et pour véritablement se dédouaner, il explique que pendant que ledit journaliste était sous mandat d’arrêt provisoire au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, il avait reçu à Mbuji-Mayi, une délégation de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), venue solliciter le retrait de la plainte du parquet général de la Gombe et le transfert du dossier à la Commission de discipline de la corporation, faisant office de tribunal de pairs. « Alphonse Ngoyi Kasanji a accepté sans condition cette démarche. Présenté devant ses pairs aussitôt libéré, Mr Eliezer Ntambwe a été jugé et reconnu coupable pour diffamation et imputations dommageables à l’égard d’Alphonse Ngoyi Kasanji. Il a ainsi été interdit d’exercer sa profession pour une durée de 30 jours, son émission suspendue également pour la même période. Ce jugement qui a acquis l’autorité de la chose jugée, a de surcroit donné raison au Gouverneur du Kasaï oriental », s’innocente-t-il.

Alphonse Ngoyi Kasanji s’indigne qu’il soit comme en 2017 cité dans un rapport de l’ONG Journaliste en Danger, comme bourreau de la presse congolaise. Il conseille à cette ONG de s’investir en faveur du recyclage permanent des professionnels des médias congolais, afin qu’ils évitent de tomber dans des cas de diffamations et de violations de la loi, au lieu de les présenter comme des messieurs au-dessus de la loi.

Owandi.

  • Bendélé Ekweya té

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